Dans le cadre de sa restructuration, l’opérateur de téléphonie IP aurait décidé de sacrifier sans le dire son réseau de distribution. C’est l’analyse de partenaires et de salariés licenciés.

 

Entre B3G et ses commerciaux, le torchon brûle en fait depuis des mois, bien avant le déclenchement de l’actuel plan social. « Beaucoup ont déjà démissionné ou négocié leur départ, témoigne un salarié. Car ils ne supportaient plus d’avoir à démarcher les entreprises en direct alors que leur rôle est normalement d’animer le réseau de distribution. » En effet, le modèle commercial adopté par B3G pour adresser les PME est officiellement l’indirect. L’entreprise revendique ainsi trois cent cinquante partenaires répartis sur tout le territoire.

Mais selon ce salarié, l’opérateur de téléphonie IP est tout simplement en train de se recentrer sur un modèle de vente direct sans le dire. Une grosse moitié de l’équipe commerciale (qui compte une trentaine de personnes) est ainsi sur la sellette dont l’ensemble des sédentaires. Ainsi, certains partenaires ont appris le départ de leur commercial terrain, sans qu’on ne leur communique aucun autre contact de substitution. « Concrètement le business est arrêté depuis bientôt deux mois, explique l’un d’eux, car la direction a fait en sorte qu’aucun des futurs licenciés ne puisse démarrer une affaire qu’il ne pourrait pas clore. »

Conséquence, les partenaires commencent à faire leurs valises et à rejoindre la concurrence. « Je compte faire affaire avec Bouygues, poursuit notre revendeur. Certes les prix sont bien moins intéressants mais au moins ils ne risquent pas de se faire racheter du jour au lendemain et je pourrai proposer des services de convergence fixe-mobile ». Une réalité qui n’a pas échappé à des opérateurs concurrents de B3G comme Keyyo ou OpenIP, qui viennent de lancer ou de renforcer leurs activités de ventes indirectes.