Laurent de la Clergerie franchit à sa manière un premier pas dans le nouveau monde de l’après Covid souhaité par certains. Le président de LDLC va en effet instaurer l’an prochain la semaine des quatre jours pour ses 1.000 salariés. Cela sans réduction des salaires. Au contraire, les augmentations salariales annuelles seront maintenues. Plutôt osé alors que de son côté le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux bataillait au mois d’avril pour un passage au 39 heures afin de « créer de la croissance supplémentaire » et tenter d’amortir la crise. « Je ne sais pas si la bourse va aimer », a d’ailleurs glissé Laurent de la Clergerie aux Echos. En passant à la semaine de 32 heures (le temps de travail quotidien est porté à 8 heures), il estime que son choix sera gagnant/gagnant. « Quand je fais mes calculs, je pense qu’à la fin tout le monde est content et que tout le monde en sort gagnant », a-t-il indiqué à l’AFP. Il estime qu’un employé heureux est plus productif, même en ne travaillant que quatre jours.

Cette décision n’est pas née du confinement imposé par le coronavirus et du télétravail. Inspirée par une expérience concluante menée par Microsoft au Japon, elle trottait depuis longtemps dans la tête du patron lyonnais. Elle devait d’ailleurs être annoncée le 22 mars. La pandémie en a décidé autrement.

L’encadrement est quant à lui plus dubitatif, voire franchement opposé. Le président du groupe de distribution fait le lien avec le télétravail. « Quand on en a parlé il y a 18 mois, les cadres étaient hostiles, craignant les tire-aux-flancs, les profiteurs. Mais le travail à distance finalement imposé par le confinement a montré que ça fonctionnait parfaitement », a-t-il expliqué aux Echos.

Après un exercice 2018-2019 marqué par des pertes et une hausse de son endettement, le groupe a retrouvé le chemin de la croissance, notamment dopé par le Covid-19 qui a fait grimper les ventes de matériel IT. Le titre, qui valait 6,50 euros il y a tout juste un an atteint au moment où ces lignes sont écrites 22,10 euros. Finalement la bourse a plutôt l’air d’aimer. Du moins elle ne déteste pas.