Nouveau dans le domaine du stockage Cloud, Yacloud se veut une alternative aux Américains et aux acteurs français du Cloud souverain. Rencontre avec son directeur général et co-fondateur, Laurent Lacroix.


Channelnews : Pouvez-vous nous présenter Yacloud ?

Laurent Lacroix : Yacloud est un fournisseur de stockage Cloud indépendant, membre d’Eurocloud, qui n’a pas eu la chance d’avoir la Caisse des dépôts pour financer son infrastructure mais qui en revanche a celle d’avoir des investisseurs faisant partie de longue date de l’univers du stockage : un ancien responsable technique d’EMC et un ancien district manager d’APX.

Yacloud s’appuie en effet sur Akube, un intégrateur technique spécialisé dans les infrastructures de stockage et réseaux qui s’adresse à tous les types d’entreprises.

Nous sommes partis du postulat qu’il fallait une infrastructure robuste, en l’occurrence la technologie en anneaux, pour développer des produits et des services plus que du stockage brut. Nous ne vendons donc pas du stockage en ligne mais des solutions et des projets autour de la sauvegarde, de l’archivage et du Sync & Share qui tournent autour de 5,10,25 téraoctets. Nous laissons les projets plus petits à nos revendeurs.

 

Vous vous positionnez comme le troisième acteur du cloud souverain ?

Laurent Lacroix : Nous sommes partis d’une solution 100% française et ultra-sécurisée, garantissant à 99,99999999999% (ndlr : Laurent Lacroix tient à ses onze neufs après la virgule), l’accès aux données et leur durabilité. Avec notre avocat, Eleonore Varet, une spécialiste reconnue des NTIC, nous avons fait en sorte que sur le plan juridique notre offre soit blindée et se distingue des concurrents US en matière de propriété, de réversibilité, de confidentialité, de SLAs, de pérennité et d’intégrité. Notre technologie en anneaux offre la sécurité, notre infrastructure localisée en Ile-de-France garantit l’étanchéité.

 

Comment commercialisez-vous votre offre ?

Laurent Lacroix : Nous sommes dans la même logique que les fournisseurs Cloud, nous passons par un réseau de revendeurs. Nous souhaitons donc nous appuyer sur des intégrateurs, des VARs, des SSII qui offrent des solutions et des services, éventuellement du backup, mais pas de solutions de stockage.

Bien entendu, nous recherchons des revendeurs aussi bien en région parisienne qu’en province. 

Actuellement nous comptons une petite trentaine de gros clients clients qui n’ont pas de solution de Cloud que nous adressons en direct. Nous ciblons également les TPE et les PME locales qui ont de faibles volumes de stockage. Celles-ci constituent une cible intéressante pour les revendeurs qui peuvent leur proposer du service, des solutions, tout en bénéficiant de nos infrastructures. De même nous recherchons des partenaires spécialisés qui s’adressent aux professions libérales, aux architectes, au secteur de la santé. Nous attendons d’ailleurs l’agrément  pour héberger les données de santé.

Ces cibles possèdent et partagent des données en grande quantité, notamment des vidéos, des plans, des dossiers volumineux. 

 

Quel est votre objectif en termes de partenaires ?

Laurent Lacroix : Nous comptons recruter une dizaine de partenaires d’ici la fin de l’année prochaine; Nous leur proposons zéro investissement, un extranet qui leur est dédié ainsi qu’à leurs clients.

Nous voulons être proche du  » plug and play  » et ne souhaitons pas développer de programme de certification. 

Nous allons bien sûr mettre en place un programme de génération de leads en termes de prix et de commissionnement.

 

Yacloud, cela représente combien de collaborateurs ?

Laurent Lacroix :  Yacloud c’est aujourd’hui moins de 10 personnes.

 

Une infrastructure complexe mais robuste

Yacloud a fait le choix d’un modèle de stockage objet, avec une architecture adaptée pour stocker des tera et pétaoctets de données dans le cloud. L’hébergeur possède en Ile-de-France deux datacenters distincts de 15 kilomètres reliés par une fibre noire propriétaire et alimentés chacun par deux centrales électriques distinctes. 

L’architecture se distingue par un anneau de stockage où les données sont réparties entre plusieurs nœuds et serveurs, et réunifiées à la volée dès qu’elles sont sollicitées. Elle est complété par un anneau réseau LAN/WAN de fibre noire allumé à 20 gigabits/seconde et pouvant monter à 80 gigabits/seconde. Un troisième anneau est réservé à Internet.

Des canaux de communication multi-opérateurs permettent une haute disponibilité de la bande passante et une optimisation des différentes routes via le protocole de routage BGP. 

 » Les données sont réparties partout et accessibles depuis n’importe quel endroit. Il faudrait qu’une météorite tombe sur Paris pour perdre des données « , estime Vincent Caron, directeur et co-fondateur de la société.

YaCloud, dont l’offre est par ailleurs compatible avec OpenStack et RS2 afin de n’avoir aucune incidence sur le système d’information des clients, possède son propre numéro d’AS (Autonomous System).