Cette fois, Georges Lotigier n’a pas l’intention de caler face au marché américain. Le multi-entrepreneur entend réussir avec sa nouvelle startup, le spécialiste français de la sécurité des emails Vade Secure (l’ex-Vade Retro), ce qu’il a échoué à faire avec Netasq : conquérir le marché américain et s’imposer parmi les leaders mondiaux dans son domaine.

A en juger par les deux contrats OEM signés avec les géants Cisco et Microsoft, respectivement mi-2015 et à l’automne dernier, il est plutôt bien parti. Le premier a sélectionné sa technologie pour gérer les fonctions classification des e-mails non prioitaires et la désinscription sécurisée aux newsletters de ses appliances de sécurisation des emails ESA, et le second va promouvoir son offre en complément de sa messagerie Office 365.

Encouragé par ces deux contrats majeurs et sa cooptation au board du M3AAWG (Message Malware Mobile Anti-Abuse Working Group), qui regroupe les représentants des principaux acteurs mondiaux de la sécurisation des emails, l’éditeur a commencé à prospecter le marché des entreprises américaines et démarre son activité au Japon, où il a été sélectionné par deux des principaux fournisseurs de services managés locaux.

« Vade Secure est désormais perçu comme le leader technologique du marché de la sécurisation des emails, notamment en raison de son avance en matière de détection des attaques polymorphes », constate Georges Lotigier. Une avance qu’il compte mettre à profit pour conquérir rapidement des parts de marché. Après avoir bouclé son exercice fiscal 2016 sur une croissance de 53% de son chiffre d’affaires net (à environ 10 M€), l’éditeur table sur une nouvelle croissance de 100% sur son exercice 2017. Et il espère capter rapidement 5% du marché mondial de la sécurité des emails, soit l’équivalent de 70 M€ de chiffre d’affaires. Outre le marché entreprise et l’OEM, qui représentent respectivement 40% et 35% de ses revenus, l’éditeur tire une partie de sa croissance sur le marché des opérateurs et des fournisseurs de services managés, un canal qui pèse 25% de ses revenus.

En France, où il réalise encore près d’un tiers de ses facturations totales via un réseau de quelque 400 revendeurs, l’éditeur a très sensiblement renforcé son équipe commerciale, en la faisant passer de 3 à 9 personnes en un an et en recrutant deux ingénieurs avant-vente. Depuis quelques mois, une partie de cette équipe se consacre à la détection d’opportunités dans les grands comptes, autre axe de développement de la société.

C’est dans ce contexte que l’éditeur vient d’annoncer son premier programme de certification. Initié en France mais appelé à s’étendre progressivement aux 76 pays où ses solutions sont diffusées, ce programme vise à élever le niveau d’expertise des partenaires sur sa technologie et à mieux les sensibiliser, eux et leurs clients, à la notion de propagation de risque. « Notre métier est en train d’évoluer du simple blocage de malwares à la production de logs et de statistiques permettant de détecter après coup les éventuelles attaques non détectées en amont, reprend Georges Lotigier. Il est donc nécessaire d’éduquer les personnes en charge de l’administration de ces outils pour qu’elles soient elles-mêmes en mesure d’instruire les utilisateurs finaux des meilleures conduites à tenir et d’endiguer les menaces avant qu’elles ne se propagent ».