Situé en plein centre de Lille, un bâtiment de 5.500 m2 accueille un « mégastore » et le siège social du groupe. Une annexe administrative est toutefois conservée à Paris, qui peine à retrouver des vendeurs.

Surcouf vient d’ouvrir un nouveau magasin rue du Molinel, dans le centre de Lille. Avec 4 étages, dont 3 dédiés à la vente, et 5.500 m2 de surface, ce bâtiment Art Déco (un ancien Monoprix à l’abandon depuis 7 ans) est le nouveau vaisseau amiral de l’enseigne. C’est également le nouveau siège social du groupe racheté en juin 2009 par Hugues Mulliez, benjamin des entrepreneurs de la famille nordiste. Statut que perd donc le magasin de l’avenue Daumesnil à Paris.

Ce transfert ne s’est d’ailleurs pas fait sans douleur. En effet, selon Laurent Dreno, délégué CFTC, la majorité des employés du siège aurait refusé de se déplacer à Lille. « Les trois quarts des personnes vivent en couple et par les temps qui courent retrouver un emploi n’est pas simple pour le conjoint. Il y en a bien qui étaient prêts à faire le voyage en TGV tous les jours mais sans remboursement des frais de transport ce n’est pas faisable. »


Remplacer une grande partie de l’équipe administrative au pied levé étant quasiment impossible, la direction a proposé un compromis. Une annexe du siège a donc été maintenue dans la capitale. « En revanche, les personnes qui démissionneront seront remplacées à Lille », explique le délégué syndical dubitatif. « On se demande combien de temps cela va durer car il faudra bien envoyer le courrier et les factures quelque part. Avec un responsable à Lille et un à Paris pour un dossier cela va être difficile. Même avec un système de vidéoconférence. »


A Paris justement, la grande grève du mois d’avril a laissé des traces si l’on en croit Laurent Dreno. « Daumesnil retrouve peu à peu des vendeurs mais ce n’est pas facile. Quand 90% des ceux-ci s’en vont, cela fait un trou. On est toujours en pénurie.» Une situation qui ne serait pas sans effet sur les salaires. « Les fiches de paie s’en ressentent. Aujourd’hui les vendeurs sont commissionnés en fonction de la satisfaction des clients. Or ces derniers ne sont pas satisfaits. Ils apprécient l’accueil, trouvent le personnel sympathique mais se plaignent du manque de vendeurs et estiment que c’est long en caisse ».


Un problème qui ne devrait pas trop se poser à Lille où le « make it yourself » a été instauré. « Le client est complètement libre dans le magasin, tous les produits sont connectés, ils ont la possibilité de tout tester, de se détendre dans des espaces de vie et d’y découvrir toutes les nouvelles technologies. Qu’il s’agisse de jeux de vidéo, de téléphones, d’ordinateurs portables, de notebooks, de téléviseurs, de composants, de vidéos, de sons, d’image, tout peut s’entendre, se toucher, se voir, se tester », explique le dossier de presse. On y apprend aussi que le client un peu perdu pourra quand même trouver de l’aide auprès d’une équipe de 30 vendeurs, à l’écoute de ses besoins.