SFR et Bouygues Telecom ont dévoilé ce lundi leur plan de mutualisation des réseaux signé vendredi dernier. Les deux opérateurs vont déployer un nouveau réseau partagé sur une zone correspondant à 57% de lapopulation, soit l’ensemble du territoire en dehors des 32 plus grosses agglomérations de plus de 200.000 habitants et des zones blanches (en principe couvertes par un accord de mutualisation auquel ont adhéré les 4 opérateurs mobiles en 2010).
Cet accord de partage devrait leur permettre de réaliser des économies significatives (200 millions d’euros d’économies pour SFR et 100 millions d’euros de gain pour Bouygues) en 2017 lorsque le partage sera finalisé, tout en offrant à leurs clients respectifs une meilleure couverture à l’extérieur comme à l’intérieur des bâtiments ainsi qu’une meilleure qualité de service. C’est du moins ce qu’ils espèrent. Chaque opérateur conservera » une capacité d’innovation autonome ainsi qu’une indépendance commerciale et tarifaire totale, et continuera de proposer des services différenciés grâce à la maîtrise de son cœur de réseau et de ses fréquences « , indique un document émamant du tandem.
Une société commune gèrera le patrimoine des sites radio mis en commun afin d’éviter le partage d’informations sensibles. Les deux opérateurs se sont en outre entendu sur un partage géographique. Grosso-modo le Nord-Ouest et le Sud-Est de l’Hexagone seront couverts par des infrastructures appartenant à Bouygues, les autres régions le seront par des relais SFR. Le RAN Sharing couvrira la totalités des fréquences 2G, 3G et 4G. grâce à l’utilisation de nouveau matériel. Les antennes-relais devenues inutiles seront démontées, ce qui permettra de réduire leur nombre de 18.500 actuellement à 11.500. Cet accord ne devrait pas avoir d’incidence sur l’emploi.
Reste à savoir quelle sera la riposte d’Orange et de Free. Ces deux derniers sont liés par un accord d’itinérance jusqu’en 2018. Le ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg (par ailleurs favorable à l’accord SFR-Bouygues) plaide quant à lui pour une séparation cette année.
Free a par ailleurs demandé d’être associé au nouvel accord. Les deux opérateurs se sont engagés à répondre favorablement… ultérieurement.
Ils ont par ailleurs rappelé que leur alliance s’inscrivait » dans la lignée des nombreux dispositifs du même type déjà mis en œuvre dans d’autres pays européens « .