Le Pôle Emploi vient de publier ses prévisions d’embauches pour 2009. Contre toute attente, les offres d’emplois pour les ingénieurs et cadres ne connaîtraient qu’une baisse de 7% par rapport à 2008.

 

Le Pôle Emploi serait-il trop optimiste ? Cela paraît certain lorsqu’on prend connaissance des prévisions de recrutement dans le secteur informatique fournies par le successeur des Assedics. Réalisée à la fin de l’année dernière, mais publiée aujourd’hui – le Pôle Emploi semble « donner du temps au temps » pour reprendre une formule célèbre – cette enquête affirme crânement que le secteur va embaucher 36.717 – admirons la précision – ingénieurs et cadres dans ce secteur. Mieux encore, les employeurs auront des difficultés à faire le plein.

 

Une nouvelle qui remplira d’aise les cols blancs licenciés – ou en cours de licenciement – chez NEC, Dell, Sun, Capgemini OS etc. Et qui redonnera espoir aux nombreux informaticiens en situation d’inter-contrat dans les SSII. Assurément la reprise est pour tout de suite. On se demande d’ailleurs pourquoi les sociétés de service souhaitent la mise en place du chômage partiel.

 

Hélas, il faut sans doute déchanter. Même si depuis un mois certains économistes et hommes politiques, adeptes de la méthode Coué, nous affirment que la crise est quasiment derrière nous, il faut bien constater que le carnet de commande des SSII ne se remplit pas à une vitesse vertigineuse et que les résultats des entreprises ne se redressent pas de manière spectaculaire.

 

Les bonnes paroles, qui seraient en quelque sorte les pilules Viagra de la reprise, semblent avoir autant d’effet sur l’économie que des placebos administrés à un nouveau-né. D’ailleurs l’Apec, qui constatait en février dernier une hausse des demandeurs d’emplois dans le secteur informatique, n’a pas révisé ses chiffres à la baisse.

 

Seule bonne nouvelle pour les employeurs du secteur, ils ne doivent plus trop craindre que leurs meilleurs éléments ne partent à la concurrence, le turnover figurant désormais parmi les vestiges du passé.