A la veille du lancement de l’iPad en France, la tablette s’arrache. On frise la rupture de stock. Y compris chez les Apple Resellers qui comptent sur elle pour conquérir certains marchés professionnels.

« Je n’ai jamais vu un tel engouement depuis 10 ans. A la veille du lancement, toutes nos tablettes sont vendues. Il n’y en aura pas assez pour tout le monde », témoigne Patrice Belot, cogérant de iTribu, un Apple Premium Reseller montpelliérain. Chez le revendeur azuréen MCS , le PDG et toute son équipe sont sur le pont pour accueillir « le produit ». Et le discours est le même chez la plupart de ses collègues de l’Hexagone.

La veille du lancement de l’iPad, on ne peut que constater deux choses. La première est que la tablette s’arrache. La seconde c’est que cette dernière est bel et bien distribuée chez les revendeurs Apple indépendants. On la verra même un peu partout : dans les Apple Stores bien sûr, mais aussi dans les boutiques des opérateurs et dans la grande distribution. Sans oublier certains revendeurs informatiques « agnostiques ».

Si l’engouement du grand public est bien réel, il apparaît que les professionnels portent eux aussi un regard plus que bienveillant sur l’iPad. « La demande est encore plus forte que sur l’iPhone et ce alors que le produit n’est même pas encore disponible. Nous avons déjà une soixantaine de projets en cours ou en prévision cette année sur cette plate-forme. Trois projets sur quatre intègrent un volet iPad.

 

L’essentiel des débouchés concernent le BtoB », nous confiait récemment Jean-Luc Gemo, responsable de Forecomm, une jeune pousse spécialisée dans le développement et le design d’applications mobiles. Cet engouement ne peut que réjouir les Apple Resellers; « J’ai beaucoup de demandes émanant de professionnels. Je considère la tablette comme un outil d’ouverture pour le marché pro. Cela dépendra toutefois des applications qu’on trouvera », constate Patrice Belot. Parmi les marchés visés : les agences immobilières, les cabinets d’architecte ou encore les médecins, des professionnels souvent sur le terrain.

Reste à voir si les Apple Stores n’essayeront pas de conquérir ce marché au détriment des revendeurs indépendants. Notre patron héraultais se veut optimiste. « On voit dans l’Apple Store de Montpellier beaucoup de monde le week-end et peu en semaine. Ils devront donc aller vers les professionnels. Mais je vois mal Apple mettre des équipes après-vente en place. Si l’équipe est sédentaire ils ne pourront pas faire beaucoup de mal à ceux qui comme nous sommes sur le terrain. Par ailleurs, cela ne suffit pas d’aller voir un cabinet d’architecte pour lui vendre du matériel. Il faut également lui proposer des applications. »


Le lancement de l’iPad offre donc l’opportunité de retisser des liens entre le constructeur et ses revendeurs indépendants. La firme de Steve Jobs profitera-t-elle de l’occasion ? Peut-être. Mais cela exigera de sa part une véritable révolution culturelle.