La jeune pousse Forecomm spécialisée dans le développement et le design d’applications mobiles croule déjà sous la demande d’applications BtoB pour l’iPad avant même que la tablette ne soit sortie.

 

Channelnews : Vous êtes le patron de Forecomm, une jeune société spécialisée dans le développement d’applications mobiles et plus particulièrement iPhone. Pourriez-vous nous parler de la genèse de votre entreprise ?

Jean-Luc Gemo : Nous avons créé Forecom mon frère Matthieu et moi en 2007 avec comme idée initiale de développer des outils permettant d’afficher de grandes images sur les écrans petits formats des appareils mobiles de type téléphones et smartphones. Au départ, nous développions des applications Java, notamment pour le Blackberry. Mais à partir de la fin de l’année 2008, les demandes des clients se sont concentrées sur la plate-forme mobile d’Apple, l’iPhone, qui présente l’avantage de permettre aux entreprises éditrices d’applications de générer des revenus. L’engouement a été tel que nous en sommes à environ 150 applications disponibles sur l’AppStore.

Quel genre d’applications développez-vous ?


Jean-Luc Gemo : Nous avons par exemple réalisé la déclinaison iPhone de la radio numérique MIKL Rock Station mais aussi une application pour géolocaliser les pharmacies, qui est actuellement téléchargée 4000 fois par jour. Nous travaillons beaucoup pour le secteur de la BD. Nous sommes ainsi à l’origine de l’application Mozzo qui permet de transposer des BD sur iPhone. Nous travaillons aussi pour le secteur de la presse. Nous sommes sur le point d’annoncer un gros développement pour le Parisien qui permet de télécharger l’édition quotidienne sur son iPhone. Nous allons décliner le concept pour une quinzaine d’autres publications, notamment Stuff, Sport, 30 millions d’amis et Commerce International.

Est-ce que l’iPad intéresse les entreprises ?


Jean-Luc Gemo : Enormément. La demande est encore plus forte que sur l’iPhone et ce alors que le produit n’est même pas encore disponible. Nous avons déjà une soixantaine de projets en cours ou en prévision cette année sur cette plate-forme. Trois projets sur quatre intègrent un volet iPad. L’essentiel des débouchés concernent le BtoB.

Et vous arrivez à suivre ?


Jean-Luc Gemo : C’est un peu le problème. Le langage de développement utilisé par Apple est encore peu répandu et n’est pas enseigné dans les écoles. Les personnes que nous embauchons ne sont pas opérationnelles immédiatement car nous devons préalablement les former. Notre souci c’est de grossir intelligemment en évitant de céder à la tentation de devenir une usine à applications. Nous avons à cœur de nous distinguer et de mettre en valeur notre expertise dans le design d’applications et leur mise en œuvre.

Comment vous financez-vous et quel volume d’affaires pensez-vous atteindre cette année ?


Jean-Luc Gemo : Jusqu’en juillet dernier, nous étions en mode recherche et développement et nous vivions sur la levée de fonds initiale de 500.000 € faite auprès d’un investisseur privé. Depuis cette date, nous avons basculé en mode commercial classique et nous sommes désormais en situation de nous autofinancer. Nous devrions passer d’une dizaine de collaborateurs actuellement à quinze à la fin de l’année et franchir le million d’euros de chiffre d’affaires l’année prochaine.