Une fois de plus, la crise ne semble pas partie pour épargner les SSII indiennes. Et les premiers signes sont déjà là : réduction de la part variable des salaires, pression des clients sur les tarifs… Bis repetita par rapport à 2008 ?


Le temps où, mi-novembre encore, l’industrie indienne des services informatiques affichait un optimisme rassurant semble bien révolu. Une inflexion remarquable dans le discours était déjà apparue début décembre. Mais là, plus question de cacher le doute. 

Certes, pour l’heure, il n’y aurait pas de pression marquée sur les tarifs ou de quête de renogéciation. Pinku Pappan, analyste chez Nomura Securities, explique ainsi à nos confrères de DNA que «durant la crise de 2008, les prix ont reculé de 5 à 10 % chez les fournisseurs Tier-I. Mais nous ne prévoyons pas que cela se produise cette fois-ci ».

 

La situation n’est pas brillante pour autant. Les SSII indiennes se préparent en effet à un ralentissement de la signature de contrats d’externalisation, guidées notamment par Gartner qui prévoit une petite croissance de 3,7 % des dépenses informatiques mondiales en 2012. L’effet de l’incertitude que la situation européenne fait peser sur l’économie mondiale. En prévision des difficultés attendues, les grandes SSII indiennes ont commencé à couper dans la part variable de certaines rémunérations, indique l’Economic Times of India. Il convient toutefois de rappeler que la reprise passagère de 2010/2011 avait amené son lot d’augmentations importantes. 

Des enchères inversées


Mais le plus préoccupant est peut-être cette tendance émergente de clients commençant à demander à leurs prestataires de participer à des enchères inversées pour décrocher des contrats de prestations à faible valeur ajoutée, sur du développement logiciel principalement. Un processus qui tend à réduire en moyenne de 10 à 15 % le coût journalier des ressources humaines mises à disposition, voire même jusqu’à 40 % dans certains cas. 

«Heureusement », souligne un directeur commercial de SSII indienne dans les colonnes de nos confrères, «ce n’est pas encore une tendance lourde ». Un phénomène marginal, en somme, mais qui présente le double bénéfice, pour le client final, de la réduction des délais de choix en plus des coûts. Pour certains prestataires de second rang, ce peut être l’opportunité de mettre un pied chez des clients qui, sinon, seraient restés captifs des grandes SSII.

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