Rudoyés par la concurrence de Free Mobile et fragilisés par la baisse des terminaisons mobiles, Bouygues et SFR s’attendent à un recul de leurs résultats en 2012. Et s’apprêtent à tailler dans les coûts.

 

Bouygues semble avoir moins souffert qu’Orange et SFR de l’arrivée de Free Mobile sur le marché de la téléphonie mobile. Alors que ses deux concurrents « historiques » auraient chacun perdu 200.000 clients, l’opérateur annonce quant à lui un trou de 134.000 clients. Il faut sans doute voir comme cause à cette hémorragie plus limitée le lancement de B&You, l’offre low cost de Bouygues qui aurait séduit 130.000 consommateurs.

Bien que moins affecté, ce dernier a été en revanche le premier a annoncer des économies.

A l’occasion de la présentation des résultats 2011 de la société, Martin Bouygues a en effet averti qu’il lancerait un plan visant à économiser 300 millions d’euros.

Le chiffre d’affaires de 5,7 milliards d’euros est certes en hausse de 2% mais la croissance devrait s’arrêter là. L’opérateur table d’ailleurs sur une baisse de 10% en 2012. Ce recul ne sera pas imputable à la seule concurrence. En effet, les deux baisses de la terminaison d’appel mobile programmées pourraient coûter 350 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Les coûts commerciaux, les charges extérieures (structure informatique, matériel…) et le mode de commercialisation des produits figurent parmi les futures victimes du couperet.

Si Bouygues a été le premier à annoncer un plan d’économie, il n’est plus le seul puisque Jean-Bernard Lévy, le président du directoire de Vivendi (qui contrôle SFR), a averti qu’il allait serrer les boulons, sans donner plus de précisions.

Le dirigeant, qui présentait les résultats de son groupe, a pronostiqué pour 2012 une chute du résultat brut d’exploitation de la filiale téléphonique, de l’ordre de 12 à 15%. Chute qu’il attribue pour sa part au seul Free. Il a également critiqué le rôle de l’Etat. « Les pouvoirs publics et le régulateur ont tout fait pour aboutir à l’émergence d’une quatrième opérateur mobile et l’opérateur historique lui loue son réseau dans des conditions opaques. Dans notre analyse, il y a bien entendu un aspect juridique », a-t-il lancé, laissant ainsi entendre qu’il envisageait une action devant les tribunaux.