L’éditeur, qui voit ses ventes de logiciels chuter de 33% au premier trimestre, vient de signer un accord avec ses clubs utilisateurs. L’augmentation de 5% de ses tarifs sera étalée jusqu’en 2015.

 

Rien ne va plus pour SAP. Après avoir connu un excellent 4ème trimestre 2008, l’éditeur allemand assiste à l’effondrement des ventes de logiciels pendant les trois premiers mois de l’année. Celles-ci reculent en effet de 33% sur un an, générant à peine 418 millions d’euros de revenus. D’après Pascal Rialland, président de SAP France, l’Hexagone s’en sort mieux puisque les ventes n’ont reculé chez nous que de 18%.

 

Le chiffre d’affaires quant à lui souffre moins puisqu’il ne baisse que de 3% à 2,397 milliards d’euros contre 2,46 milliards un an auparavant, tandis que le résultat net se chiffre à 204 millions d’euros, soit 16% de moins qu’au premier trimestre 2008. Cela malgré le provisionnement d’une somme de 160 millions d’euros pour restructuration.

 

SAP a en effet annoncé en janvier la suppression de 3.000 postes dans le monde. A ce jour, 1.900 personnes auraient quitté la société, notamment en grande-Bretagne et aux États-Unis. La filiale française, qui compte 1.600 salariés, devrait de son côté s’alléger de 51 emplois grâce à des départs volontaires.

 

Pour 2009, l’éditeur maintient des prévisions de marge opérationnelle de l’ordre de 24,% à 25,5%. Il envisage éventuellement quelques opérations de croissance externe grâce à un trésor de guerre de près de 3 milliards d’euros.

 

Ce n’est un secret pour personne, la moitié des revenus de SAP proviennent du support. Ce dernier acquiert une importance stratégique en période de crise, lorsque la vente de logiciel s’essouffle comme aujourd’hui. On comprend donc les réticences de l’éditeur à renoncer à l’augmentation de ses tarifs de maintenance comme ses utilisateurs le lui ont demandé avec insistance. Toutefois, l’éditeur ne peut se permettre d’écorner son image de marque en se montrant intraitable sur ce point car cela pourrait faire fuir les futurs clients.

 

Un compromis sur les tarifs du support

 

C’est ce qui explique sans doute le compromis qu’il vient de signer avec le SUGEN (SAP User Group Executive Network) qui rassemble 31 clubs d’utilisateurs nationaux. Selon les termes de cet accord la hausse de 5% des tarifs de maintenance ne sera définitive qu’en 2015, l’augmentation annuelle de 8% étant ramenée à 3;1%.

 

L’éditeur en transige pas sur le fond puisque dans 6 ans le coût de la maintenance atteindra bien 22% du prix des licences. En contrepartie, il s’engage à mettre en place des indicateurs de performance ( SUGEN Value Key Performance Index ou SUGEN KPI Index) destinés à évaluer le service rendu par la maintenance chez le client. Si ces indices sont en deçà d’un certain seuil, l’augmentation des tarifs sera suspendue.

 

Un arrangement qui semble satisfaire l’USF, (Utilisateurs SAP Francophones). « Bien que n’ayant pas obtenu une réponse qui corresponde parfaitement à nos attentes légitimes, nous prenons acte et sommes satisfaits de ce compromis qui marque un net infléchissement de la position de SAP suite à la pression que nous avons exercée auprès du SUGEN et de SAP France », peut-on lire dans le communiqué publié par le club d’utilisateurs. La hache de guerre semble donc bel et bien enterrée.
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