Sous la férule de son nouvel actionnaire majoritaire, l’éditeur choletais aura plus que doublé son chiffre d’affaires en trois ans. Spécialisé dans la gestion et l’échange de données entre les industriels et la grande distribution, Agena 3000 devrait achever son exercice 2017 sur un chiffre d’affaires de 12 M€ alors qu’il n’en avait réalisé que 5,4 M€ en 2014, l’année de son rachat par son actuel PDG, Sébastien Trichet, un ex-ingénieur d’affaires IBM passé à l’entrepreunariat en 2006. L’effectif a suivi la même évolution passant de 56 à 115 collaborateurs.

Certes, la société a réalisé de la croissance externe dans l’intervalle en rachetant coup sur coup Gexedi (solutions EDI hébergées), BluePIM (solutions de catalogue électronique) et Catalogic (activité de gestion de l’information produits de TraceOne) en décembre 2016. Des sociétés positionnées sur les mêmes métiers acquises essentiellement pour leur parc client, confie Sébastien Trichet. Mais si elles ont contribué à doubler le nombre de ses clients (à 3.000), avec 2 M€ de volume d’affaires cumulé, ces trois sociétés – dont l’intégration technologique, juridique et opérationnelle est en passe d’être finalisée – ne représentent finalement qu’une fraction de la croissance organique enregistrée par Agena 3000 en trois ans.

Pour parvenir à ce résultat, Sébastien Trichet a travaillé selon deux axes principaux. Première initiative, il a mis l’accent sur le marketing et le commerce. « Nous avions de belles solutions mais nous ne savions pas suffisamment bien les vendre. Nous avons donc retravaillé le catalogue, segmenté les offres, renforcé les équipes commerciales… ». Aujourd’hui, l’activité de l’entreprise est répartie autour de quatre métiers : les progiciels de gestion (métier d’origine de la société, dont la création remonte à 1980), les solutions d’échanges de données informatiques, les solutions de gestion de données produit (ou PIM pour product information management) et les solutions de gestion d’accords commerciaux (ou TPM pour trade product management).

La seconde initiative a consisté à mettre en place un réseau de distribution. Le 1er janvier 2016, un directeur channel a rejoint l’entreprise, en l’occurrence l’ex-DSI de Fleury Michon, Stéphane Lopez. En 20 mois, l’entreprise a convaincu une quinzaine de partenaires de le suivre dans cette stratégie. Parmi ces nouveaux partenaires : l’intégrateur Dynamics SYD Conseil, qui embarque sa solution EDI Genedi dans ses projets ; l’éditeur Cegedim, qui a sélectionné sa solution de gestion de l’information produit Genfi pour gérer l’information des produits médicamenteux de ses solutions pour le secteur de la santé ; et Proginov qui intègre son offre EDI à son ERP hébergé. Aujourd’hui, les ventes indirectes représentent 5% du chiffre d’affaires et elles devraient passer le cap des 10% en 2020.

Sébastien Trichet a aussi introduit une bonne dose de responsabilité sociale au sein de son entreprise, notamment en ouvrant 24% du capital à une vingtaine de cadres et en associant les salariés à la stratégie de l’entreprise. Ainsi, à l’issue d’un processus auquel ont participé l’ensemble des salariés, l’entreprise dévoilera le 23 novembre la version définitive de son plan stratégique pour la période 2018-2020. Celui-ci prévoit d’ores et déjà de porter les facturations annuelles à 20 M€ – dont 20% d’export – et l’effectif à 200 salariés à l’horizon 2020.

Des objectifs ambitieux mais qui semblent à la portée de l’entreprise si elle parvient à conserver sa dynamique de croissance en France et si elle parvient à transformer l’essai à l’international. En effet, après s’être implantée en Belgique et en Espagne, l’entreprise souhaite désormais conquérir le marché nord-américain. Elle vient pour cela d’ouvrir une filiale à Toronto, « la plus américaine des villes canadienne », choisie pour sa proximité avec des villes comme Chicago (Illinois) ou Cincinnati (Ohio), qui abritent les sièges sociaux de quelques-uns des plus puissants producteur mondiaux de biens de grande consommation, sa clientèle naturelle avec les grands distributeurs. Or ces industriels  « se trouvent confrontés à des contraintes similaires à celles [qui prévalent] en France ». Estimant néanmoins que son décollage en Amérique du Nord dépendra d’une acquisition, Agena 3000 a mis la recherche d’une cible en haut de ses priorités.

Agena 3000 revendique actuellement  pas moins de 3.000 clients issus de secteurs tels que les produits de grande consommation, le transport et la logistique, la santé, la mode, les matériaux de construction et la distribution, parmi lesquels Auchan, Hyper U, Casino, L’Oréal, Aigle ou Nestlé.