On observe une chute une chute de 43% des acquisitions dans le secteur des SSII en France selon une étude du cabinet AP Management. En revanche, les prises de contrôle des éditeurs progressent de 16%.

 

Les fusions et acquisitions dans le secteur des SSII en France ont subi un net ralentissement en 2008. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par le cabinet AP Management. « Il y a eu deux périodes très distinctes. Le début de l’année a connu une bonne activité. Puis on a constaté quasiment un arrêt des acquisitions à partir des vacances », explique Pierre-Yves Dargaud, président d’APM.

 

En tout 54 SSII ont changé de contrôle (95 en 2007) pour un volume de 806 millions d’euros, contre 1,224 milliards d’euros l’année précédente (-34%). Deux rachats importants ont toutefois marqué l’année 2008 : le passage de Sylis dans le giron du Groupe Open et le rachat de Datavance par Adecco.

Un bon cru pour les éditeurs

En revanche, 2008 fut un bon cru en ce qui concerne le nombre de transactions dans le domaine des éditeurs puisque ces dernières ont connu une croissance de 16% avec 50 opérations contre 43 l’année précédente. Toutefois ici aussi le montant total des transactions est en net recul. Avec 558 millions d’euros, contre 1,507 milliards d’euros en 2007, la chute est de 63%.

 

Il est vrai que 2007 fut marquée par une opération record : le rachat de Business Objects par SAP pour 1,037 milliards d’euros. L’année dernière fut malgré tout marquée par deux transactions importantes : les rachats d’Ilog par IBM et de GL Trade par SunGard.

La période fut également marquée par un rééquilibrages entre SSII et éditeurs, ces derniers représentant en 2008 48% du nombre des opérations et 41% de leur volume. La taille moyenne des cibles est cependant modeste (13,1 millions d’euros), 65% des opérations concernant d’ailleurs des transactions de moins de 7,5 millions d’euros.

Une grande majorité (78%) des acquéreurs sont Français (86% en 2007), 13% étant Américains et 5% provenant d’autres pays d’Europe.

 

Les Français actifs à l’étranger

Les sociétés française ont toutefois été très actives à l’étranger puisque le nombre de leurs acquisitions y a progressé de 30%, la croissance étant particulièrement significatives dans le secteur des SSII (+ 45%). Parmi les opérations majeures, citons le Néerlandais Gentronics passé sous contrôle de Cap Gemini et l’Américain Motive, racheté par Alcatel.

 

Les entreprises de l’Hexagone semblent marquer une prédilection pour la zone EMEA, qui a attiré 72% des opérations. La Grande-Bretagne (26%) et la Belgique (16%) constituant leur vivier privilégié.

 

APM prévoit pour les années à venir une poursuite de la consolidation sur le marché français en dépit de la crise. « On a constaté en janvier que les acquéreurs reviennent. Il y a d’ailleurs beaucoup d’opérations en cours. Les entreprises ont du cash », affirme Pierre-Yves Dargaud. Toutefois ces dernières opèrent avec une certaine prudence. « Les tailles sont plus modestes à cause du retrait des banques. Aujourd’hui on achète surtout ce que l’on peut autofinancer. »

 

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