Le scénario d’une reprise lente semble s’être confirmé au cour du mois de janvier. Tout irait pour le mieux si les délais d’approvisionnement n’avaient tendance à s’allonger exagérément, obligeant les grossistes à stocker.


« Pour la première fois depuis un an la croissance des volumes est redevenue très nettement positive en janvier ». C’est la réponse que nous a formulée René-Luc Caillaud, pdg d’ETC, quatrième grossiste IT national, le 2 février dernier à IT Partners alors que nous lui demandions comment se portait le business. Sans être aussi catégoriques, la plupart de ceux à qui nous avons posé la même question, nous ont répondu qu’en effet, le redressement unanimement constaté depuis un trimestre semblait se confirmer sur les premières semaines de 2010.

« Mais il est encore un peu tôt pour parler de reprise », nuance aussitôt Olivier Fichebin, directeur des opérations du revendeur grand comptes Top Info, qui note qu’une partie de son activité de janvier a consisté à honorer les reliquats de commandes de décembre. Car si la demande semble bel et bien au rendez-vous, l’offre peine visiblement à suivre. « Tous les fournisseurs sont concernés, y compris Cisco », ajoute-t-il. Un constat partagé par les grossistes. « Les difficultés d’approvisionnement concernent tous les composants (disques durs, mémoires, moniteurs) et affectent les produits finis en bout de chaîne », détaille Ivan Renaudin, pdg d’Actebis France.

Le plus inquiétant, c’est que ces pénuries semblent s’installer dans la durée : pour la plupart, elles ont commencé à se faire sentir dès le début du quatrième trimestre 2009. « Incontestablement, il y a eu un problème de prévision chez les fournisseurs. Et après le coup d’arrêt du premier semestre, la production semble avoir du mal à repartir », analyse Olivier Fichebin.

Pour René-Luc Caillaud, il n’y a cependant pas de quoi s’inquiéter : « c’est vrai que les délais se sont allongés, parfois de plusieurs semaines, mais le marché est en train de s’y adapter ». Comment ? Tout simplement, en anticipant plus, voire en stockant plus. C’est là que le bât blesse. Cette évolution ne devrait pas être sans conséquences sur les trésoreries des grossistes et des gros revendeurs. Ceux-ci devront vraisemblablement immobiliser plus de trésorerie et d’encours en 2010 qu’en 2009 pour sécuriser leurs affaires.