Avec la reprise, revoilà les problèmes de disponibilités. Les grandes marques telles HP, IBM, Asus ou encore Toshiba sont impactées. Personnes n’envisage de retour à la normale avant janvier.

Bonne nouvelle, les stocks se sont remis à tourner dans le secteur IT. Peut-être même un peu trop au goût de certains. En effet, il devient difficile de s’approvisionner sur certaines familles de produits de grandes marques telles que HP, IBM, Asus ou encore Toshiba… Un phénomène qui a commencé à se faire sentir au mois d’octobre, voire parfois dès le mois de septembre, aux dires des grossistes, et qui s’amplifie depuis.

Chez HP, ce sont notamment les imprimantes d’entrée de gamme qui sont impactées. Chez IBM, les délais de livraison sur la nouvelle gamme de serveurs Nehalem et un certain nombre de pièces critiques (notamment certaines cartes réseau et cartes d’accès distant) sont passés de 20-25 jours à 30-40 jours. Chez Asus, on admet ne plus prendre de commandes livrables avant janvier au plus tôt. Quant à Toshiba, on y dit ne pas être au courant du problème, pourtant signalé comme bien réel par les grossistes.


Des pénuries qui ne sont pas sans incidences sur les prix

Ce phénomène de pénurie a parfois des conséquences inattendues, notamment sur les prix, comme le révèle un revendeur sur le forum de la CRI (Communauté des revendeurs informatiques). Ce dernier a en effet constaté à son détriment que son grossiste (en l’occurrence Actebis) pouvait augmenter unilatéralement ses prix sur certains matériels lorsqu’il était certain d’être le seul à les avoir en stock. Une politique qu’Ivan Renaudin, le pdg du grossiste, assume en soulignant que c’est le seul moyen d’assurer un minimum de disponibilité à ses petits clients. « Sans quoi, l’intégralité des stocks sont préemptés par les gros revendeurs », argumente-t-il

Pour Mustapha Nhari, patron du retail chez Asus, ces tensions sur les approvisionnements s’expliquent avant tout par le succès de Windows 7 : « toute la planète demande des produits sous le nouvel OS de Microsoft au même moment. Or nos capacités de production n’ont pas doublé ». IBM serait quant à lui victime du succès de sa nouvelle gamme de serveurs « deux à trois fois plus performante que la précédente », souligne le chef produit d’un grossiste. Un phénomène accentué par le retrait « plus rapide et subi que prévu » de la gamme précédente.

 

Une demande qui excède les capacités de production

Mais au-delà des raisons propres à chacun, tout le monde s’accorde à dire que d’une manière générale les ventes sont supérieures aux prévisions. C’est donc tout simplement la reprise qui aurait été mal anticipée. Voire volontairement sous-estimée, comme le suggèrent certains. Dans ces conditions, les problèmes d’approvisionnement risquent fort de s’amplifier au cours des prochaines semaines et de s’étendre à d’autres marques.

Compte tenu de l’accélération actuelle de ses ventes, Asus prévient qu’il ne faut pas de compter sur un retour à la normale avant le début 2010. Le constructeur se borne actuellement à livrer les clients qui se sont engagés sur des commandes fermes dès juin-juillet dernier. Les autres doivent attendre ou compter sur la chance. « Et encore Asus fait partie de ceux qui respectent leurs engagements. Ce n’est pas le cas de toutes les marques », suggère un grossiste sans dévoiler de noms. Chez HP, on se contente de déclarer « travailler à rétablir le bon niveau de stock afin de répondre à la demande [dans un contexte] post-crise ». Ça a le mérite d’être explicite.