Dans le cadre de son enquête annuelle sur les technologies de l’information, l’Insee s’est intéressé pour la première fois à la diffusion des services de cloud (*) dans les entreprises.

L’intérêt de cette enquête, c’est la taille de son échantillon : 16.000 entreprises françaises de plus de 10 personnes y ont participé, ce qui donne un tableau très précis de la situation. Son inconvénient : elle a été réalisée au premier trimestre 2014, ce qui fait un décallage d’un an entre sa réalisation et sa publication.

À l’issue de cette campagne 2014 donc, 12% des entreprises interrogées se sont avérées être consommatrices de services cloud, selon le compte-rendu publié par l’Insee. C’est très en-deça de la moyenne européenne (19%) ou de pays tels que la Grande Bretagne (24%), l’Italie (40%) ou la Finlande, numéro un du classement, avec 51% d’entreprises utilisatrices. Mais c’est plus que l’Allemagne (11%). À noter toutefois que 36% des entreprises françaises de plus de 250 personnes étaient utilisatrices de services cloud (contre 35% pour l’Union européenne des 28).

C’est dans le secteur de l’information et de la communication (y compris les sociétés de services informatiques, donc) que le cloud avait la plus forte pénétration (39% d’entreprises utilisatrices), tandis que les secteurs de l’hébergement-restauration (5%), de la construction (7%) et de l’industrie (10%) étaient plutôt sous-consommateurs.

Le service cloud le plus utilisé était l’email (62% des entreprises utilisatrices), suivi du stockage de fichiers (61%). L’hébergement de bases de données (49%), les logiciels de bureatique (32%), les logiciels de comptabilité (26%) et les CRM (23%) étaient moyennement utilisés. L’utilisation de puissance de calcul (14%) restait peu répandue.

63% des entreprises utilisatrices avaient recours au cloud public (serveurs partagés), contre 55% au cloud privé (serveurs dédiés). 18% avait un usage mixte du cloud public et privé.

Présenté comme un moyen de faire des économies, le cloud restait un produit dispendieux aux yeux de 37% des entreprises utilisatrices qui considèraient que le coût des services offerts les obligeait à en limiter l’usage. Autre facteur limitant pour un tiers des entreprises utilisatrices : les risques liés à la sécurité et les incertitudes liées à la localisation des données ou sur la législation. La méconnaissance du cloud est également un facteur limitant pour un quart des entreprises sondées.

(*) Par service de cloud, l’Insee entend tout service utilisé sur Internet, délivrés par les serveurs d’un prestataire à titre payant, mobilisables par l’utilisateur à la demande et en libre service.