Nous avons récemment publié le palmarès des 250 premiers éditeurs français. Ce Top 250 faisait apparaître une croissance de 15% des effectifs du panel en deux ans. Un chiffre sujet à caution pour le Munci.

 

Selon la deuxième édition du Panorama Top 250 des éditeurs français publiée par Syntec Numérique et Ernst & Young, les effectifs des 408 entreprises du panel auraient connu un bond de 15% au cours des deux dernières années, la croissance atteignant même 22 % pour les sociétés de moins de 250 personnes. Le secteur aurait ainsi créé 5.701 emplois au cours de la période.

Un chiffre que conteste le Munci. Si l’on en croit les chiffres publiés par Pôle Emploi, le secteur de l’édition logicielle aurait à peine créé 479 emplois en 2010. Pour atteindre les 5.701 emplois, il aurait donc fallu que les éditeurs recrutent plus de 5.200 personnes l’année suivante. Une hypothèse peu plausible pour l’association qui défend les intérêts des informaticiens. « Les données publiques pour l’année 2011 ne sont pas encore connues…mais, compte-tenu du fait que l’année 2011 a été du même ordre que l’année 2010 pour l’emploi informatique (voire même un peu moins bonne), il n’y a donc aucune chance de constater cette année-là une forte augmentation des créations d’emploi dans le secteur du logiciel par rapport à l’année précédente », écrit-elle dans un communiqué.

L’Apec quant à elle, a relevé 3.500 créations d’emplois d’informaticiens en 2011, dont 2.780 pour l’ensemble du secteur informatique et télécoms. Certes, il s’agit dans ce cas de postes de cadres. Il parait cependant peu probable que le secteur de l’édition ait absorbé à lui seul la majorité de ces emplois. D’autant que Syntec Numérique – co-auteur du Top 250 des éditeurs français – évoque quant à lui 5.600 créations d’emplois nettes (cadres et non-cadres) pour l’ensemble du secteur informatique l’an dernier.

Les chiffres du Top 250 incluraient-ils les créations d’emploi  offshore qui – comme le fait remarquer le Munci – progressent sensiblement dans le secteur du logiciel ?  C’est une hypothèse que n’écarte pas l’association qui rappelle que 31% des emplois R&D des éditeurs du panel se situent à l’étranger. Un pourcentage qui figure d’ailleurs noir sur blanc dans le Panorama Top 250.

Qui a tort, qui a raison, dans cette bataille de statistiques ?  Il est difficile de se prononcer mais une chose est sûre : les chiffres sont ce qu’il y a de plus malléable au monde.