Jeune éditeur originaire de la province de Liège en Belgique, Esia est à l’origine d’une solution de supervision à la fois robuste et intuitive. Après avoir conquis près de 200 clients – dont des hôpitaux, des laboratoires, des brasseries des collectivités locales – et une trentaine de partenaires outre-Quiévrain, Esia a décidé de venir tenter sa chance de l’autre côté de la frontière.
Première étape, l’éditeur a recruté en novembre dernier l’ex-responsable des ventes indirectes de Global SP, Julien Maitre, qu’il a chargé de prospecter les entreprises de la région Ile-de-France avec le titre de business developer. En complément, l’éditeur vient également de s’attacher les services d’un agent commercial indépendant pour le grand Ouest et il négocie avec un troisième candidat pour développer les Grand Est.
Deuxième étape, l’éditeur s’est offert un stand bien en vue sur le dernier IT Partners pour présenter la dernière version de sa solution et tenter de recruter des partenaires. Bingo ! Le stand n’a pas désempli pendant la durée du salon et l’éditeur est reparti avec 120 contacts intéressés.
Fort de ce succès, la troisième étape démarre le 4 avril prochain avec la première date d’un tour de France partenaires qui doit durer un bon mois. Le principe de ce tour : visiter un par un les partenaires intéressés pour procéder au déploiement initial et former les équipes. Durée de chaque visite : une demi-journée. À l’issue de ce tour, Esia espère avoir formé une soixantaine de partenaires potentiels. La quatrième étape devrait intervenir d’ici à la fin de l’année ou au début de 2018 avec la création officielle d’une filiale, qui devrait être dirigée en toute logique par Julien Maitre.
L’intérêt que suscite la solution d’Esia s’explique par son positionnement résolument PME, sa technologie 100% maison et son approche clé-en-main. Ancien de la communauté Nageos, dont l’évolution l’a déçu, Nicolas Biersart, l’un des deux cofondateurs, a d’emblée convaincu son associé, Daniel Etienne, de tout développer en interne en partant d’une feuille blanche. Après deux années de R&D, l’éditeur a mis sur le marché en 2013 une solution robuste à destination d’une clientèle de grands comptes, capable de superviser à grande échelle et de gérer du reporting en masse.
Mais face à la longueur des cycles de décision des grands comptes et à la nécessité de générer du cash, l’entreprise s’est réorientée en 2015 vers le marché des PME en simplifiant sa solution, en l’automatisant et en la rendant financièrement plus accessible. Pour cela, l’éditeur a mis au point Unity, un mini serveur de supervision tenant dans un boîtier de 11 x 5 cm, qu’il suffit de relier au réseau client. « C’est lui qui se charge de scanner le réseau à surveiller, de se relier à notre serveur de supervision et d’activer le test des nœuds », explique Daniel Etienne, CEO de la société (en photo).
Et une fois le paramétrage effectué, les données sont mises en forme automatiquement de sorte qu’elles sont compréhensibles y compris pour des non-techniciens. « C’est du prêt-à-monitorer et ça se déploie une main dans le dos », s’amuse Daniel Etienne. Le succès est foudroyant. En moins d’un an, la société a multiplié ses facturations par quatre et son effectif est passé de 3 à 13 personnes. C’est le succès de ce virage vers les PME qui l’autorise désormais à envisager la conquête du marché français. Pour autant, l’éditeur n’a pas abandonné son activité grands comptes. Il travaille notamment pour des états africains sur des dossiers sécuritaires, avec le ministère de la santé belge sur la continuité de la chaine applicative du dossier patient, ou sur la détection d’infections cryptolocker.