A l’heure où s’annonçait la fermeture de Freescale Toulouse, le personnel de l’usine NXP de Caen apprenait la reprise de l’établissement par des investisseurs privés et une centaine de licenciements.

 

A l’occasion du dernier comité d’entreprise, la direction de l’usine NXP Côte-de-Nacre de Caen, spécialisée dans les composants passifs pour la téléphonie mobile a confirmé la reprise de l’établissement (y compris ses brevets et sa propriété industrielle) par un groupe d’investisseurs dont le nom n’a pas été dévoilé. La décision définitive est annoncée pour le 21 mai.

 

La réunion a toutefois permis de fournir certaines informations aux délégués du personnel. Et d’accréditer certaines rumeurs selon lesquelles Frank Murray, directeur du développement technologique de NXP prendrait la tête de la nouvelle entité. Ce que le principal intéressé refuse de confirmer.

 

Une certitude cependant : tous les salariés ne seront pas repris. « Nous n’avons pas de chiffres exacts, sinon qu’il y avait 305 personnes au mois de septembre », nous explique Gérard Meuriot, élu CFDT du CE. « Si l’on retire les 65 départs volontaires toujours en cours, les 28 personnes qui restent dans l’entité NXP et les 25 salariés du laboratoire de recherche qui devraient faire l’objet d’un autre plan de reprise à la fin de l’année, on obtient 187 personnes.

 

Les futurs repreneurs ont annoncé qu’ils allaient démarrer la nouvelle activité avec 91 personnes, parmi lesquelles une équipe marketing recrutée à l’extérieur. Cela veut donc dire qu’il restera au moins une centaine de personnes sur le carreau. » A cela il faut ajouter les 11 suppressions d’emplois confirmées au centre de recherche de Collombelles dans la banlieue caennaise. La direction de son côté évoque 90 licenciements secs.

 

Composants et logiciels ?

 

S’il est difficile d’avoir des chiffres exacts concernant les suppressions d’emplois, il est encore plus malaisé de savoir quelle sera l’activité de la future entité. Selon Ouest-France, les investisseurs seraient intéressés par la technologie développée dans l’usine caennaise et par des applications logicielles dans les domaines de l’aérospacial ou du médical.

 

D’après la direction, l’usine se consacrerait à la fabrication de composants pour leds. Du côté syndical on avoue ne pas y voir très clair pour le moment. « STMicroelectronics, qui a repris une partie des activités de NXP, nous passe encore commande de processeurs pour la téléphonie mobile. Ils nous ont dit verbalement que cela continuera encore pendant 2 ans, mais il n’y a pas d’engagement écrit », affirme Gérard Meuriot, qui attend avec impatience le 21 mai.

 

Selon que l’on se place du côté de la direction ou des salariés on découvre que la bouteille est à moitié pleine ou à moitié vide. Mais pas complètement vide heureusement. Ce qui, dans le contexte économique actuel, n’est déjà pas si mal.