Entamée il y a près de deux ans, la délocalisation du centre de compétences et de support de Lexmark à Orléans s’achèvera d’ici 2011. Au mieux, ne resteront qu’une soixantaine d’emplois sur 400.


D’ici à 18 mois, ne devrait subsister de Lexmark en France quasiment que les effectifs commerciaux, soit une centaine* de personnes. La plupart de ses autres activités, notamment de services et de support, auront d’ici là fermé ou été délocalisées.

En 2007, ils étaient encore 400 personnes (à 90% des cadres) à travailler sur le centre de compétences et de support d’Orléans. Depuis, les plans sociaux se sont succédé suite à la décision de l’entreprise de transférer ces emplois vers des pays à bas coûts. Une première vague de deux cents départs a été annoncée en mars 2008. Et 120 suppressions d’emplois se sont rajoutées fin octobre 2009.

Officiellement, 60 personnes sont sensées rester sur le site en 2011 à l’issue de cette énième restructuration pour assurer l’accompagnement des activités délocalisées. Mais pour les syndicats, ces emplois ont vocation à disparaître au fur et à mesure que les activités transférées se stabiliseront dans leur pays d’accueil (en l’occurrence la Hongrie). Selon eux, le site d’Orléans est donc condamné à la fermeture à plus ou moins court terme.

 

Lexmark Orlans Plaza

Une issue d’autant plus surprenante que l’entreprise venait de déménager à grands frais de son site historique de Boigny-sur-Bionne (qui a compté jusqu’à 1.200 salariés) vers l’Orléans Plazza, un immeuble flambant neuf du centre-ville. Or l’effectif, qui était de 300 personnes au moment du déménagement en avril 2009, est tombé à 230 personnes à la fin décembre. Il descendra sous les 150 personnes en juin prochain avant de passer sous les 100 personnes à la fin de l’année.

L’entreprise est parvenue à éviter le conflit social majeur en accordant de confortables indemnités  compensatoires aux salariés. « Des indemnités comparables à celles négociées dans des entreprises telles que HP ou IBM », précise un délégué syndical. Mais ce dernier prédit une explosion de l’insatisfaction clients qui ne manquera pas de se traduire par des résiliations en masse.

« C’est nous qui avons été à l’origine de cette entreprise dans les années 80 – sous la bannière IBM, argue-t-il. Et nous avons toujours tout misé sur la satisfaction des clients. Aujourd’hui, Lexmark a changé d’âme et la réduction des coûts lui tient lieu de stratégie. Je ne suis pas sûr que l’entreprise y soit gagnante à terme ».

 

Dans l’immédiat, la bonne nouvelle, c’est que les équipes commerciales ont été relativement épargnées par la dernière restructuration avec seulement une dizaine de suppressions de postes sur un effectif de 120 personnes. Elle a tout de même occasionné le départ de son directeur marketing, Christophe Delorme, remplacé par Etienne Maraval.

 

* soit environ 140 personnes selon la direction de Lexmark