Phénomène mondial auprès du grand public, la tablette verra ses usages professionnels se développer mais à un rythme plus lent qu’attendu. Voilà ce qui ressort d’une étude plutôt objective de Deloitte.

L’équipe française de recherche et d’innovation du secteur Technology Media & Telecommunications de Deloitte, vient à son tour de se pencher sur l’avenir des tablettes numériques, avec semble-t-il, un regard plus critique que ceux auxquels ont est habitués dans ce genre d’études.

Sans surprise, Apple devrait maintenir une position dominante avec une part de marché estimée à 44%. en 2012. « Ses principaux atouts reposent sur une marque forte, un écosystème solide, une variété considérable d’applications et des prix attractifs », explique le cabinet qui précise que les ventes d’iPad seront dopées dans les années à venir par les subventions des opérateurs.

La conjoncture économique peu favorable ne semble pas impacter à la baisse les ventes de tablettes. Ceci s’explique par une demande croissante pour les devices mobiles et les contenus numériques, par les progrès de la technologie multitouch,  la couverture réseau 3G et la baisse rapide des prix.

Pour autant, ces outils ne connaîtront pas l’explosion des ventes annoncées par certains. « Les ventes de tablettes numériques devraient se chiffrer en dizaines, et non en centaines de millions à l’horizon 2013.Nous estimons qu’elles pourraient atteindre entre 3 et 5 millions d’unités sur le marché français d’ici à 3 ans », précise Marc Joly, Senior Manager Conseill dans l’étude.

Un décollage – même à basse altitude – du marché n’est pas rationnel.

Il est difficile de justifier le besoin de posséder ce type de terminal compte tenu de la valeur ajoutée proposée. D’autant que l’offre de contenu reste encore limitée, Apple restant très nettement en avance sur ses concurrents. Ainsi, aujourd’hui, les principales applications des tablettes concernent les jeux interactifs, le multimédia, les e-readers, l’accès à Internet et la productivité (emails, calendrier, applications de bureau).

Risque également de survenir à terme la congestion des réseaux remettant en cause les forfaits illimités. D’ailleurs, le manque d’infrastructures réseaux dans les marchés émergents pourrait freiner le développement plus global de ces tablettes.

Enfin, d’un point de vue fonctionnalités et confort d’utilisation, les tablettes sont en retrait par rapport aux smartphones et ordinateurs traditionnels, ce qui ne les empêchera pas de cannibaliser rapidement les netbooks aux fonctionnalités plus proches.

La tablette se justifie-t-elle en entreprise ? Deloitte estime que les usages professionnels se développeront mais à un rythme plus lent qu’attendu et se limiteront à certaines applications. « Les opportunités pour le cloud computing et sur des marchés verticaux tels que la santé et l’éducation sont autant de facteurs favorables au succès des tablettes en entreprise », explique le cabinet .En revanche, les freins à son adoption massive sont bien réels. Parmi eux, une sécurité limitée, une ergonomie dans la durée peu satisfaisante et l’absence de compatibilité avec les systèmes en place.