L’offensive sur l’iPad est désormais ouvertement lancée. De nombreux constructeurs ont profité de l’IFA pour annoncer leurs tablettes tactiles. Mais le doute s’est insinué : que veulent les utilisateurs ?

 

L’édition 2010 de la grand messe européenne de l’électronique grand public, l’IFA, a des airs de foire aux tablettes. Hannspree, Samsung, Toshiba ou encore Viewsonic. Tous ces constructeurs ont en commun d’avoir lancé leurs tablettes tactiles – de 5 à 10 pouces – à l’assaut de l’iPad de l’Apple. Ils suivent en cela Dell, dont la tablette Android Streak est commercialisée au Royaume-Uni depuis cet été, et du Français Archos qui a dévoilé une offre composée de pas moins de cinq modèles sous Android quelques jours avant l’ouverture de l’IFA. De nombreux constructeurs ou assembleurs asiatiques profite aussi de l’IFA pour présenter leurs modèles de référence, espérant ainsi s’attirer des clients européens en marque blanche. Bref, au premier abord, tout est prêt pour le début des hostilités.

Tester le marché


Mais voilà. Derrière la débauche de produits, les doutes sont palpables. Un grand constructeur d’ordinateurs portables qui ne présentait pas de tablette sur l’IFA montrait ainsi en coulisse à ses partenaires un premier prototype. Un modèle fonctionnant sous Windows 7, avec un processeur Atom. Et d’insister : «nous pouvons aussi faire des modèles Android.» Et dans toutes les tailles, bien sûr. Alors pourquoi ne rien présenter officiellement ? «nous discutons avec nos clients, pour essayer de sentir le marché». En clair, là où d’autres se lancent derrière Apple, avec des modèles 5, 7 ou 10 pouces, quitte à échouer, lui joue la prudence. D’autant plus que nul ne semble savoir s’il y a, sur le marché, une place pour des appareils 5 ou 7 pouces visant à remplacer le smartphone 3 pouces. Ou si la meilleure taille, pour du nomadisme restreint – sur le lieu de travail ou au domicile -, est 7 ou 10 pouces, voire plus. Quant à savoir quel est le système d’exploitation qui pourra rivaliser avec iOS, les avis sont partagés entre Android, Windows et même WebOS, l’OS de Palm récemment acquis par HP.

Apple, le nouveau Microsoft ?


Au final, dans la guerre ouverte qui s’annonce pour 2011, Apple semble en position de force. Voire même dans une position comparable à celle d’un Microsoft dans les années 1990. A l’époque, c’est l’offre logicielle qui avait, notamment, permis à Windows de s’imposer. Ainsi que la présence dans les entreprises. Et, justement, iOS jouit aujourd’hui d’un vaste écosystème d’applications. Un écosystème où les applications professionnelles figurent en bonne place. Dernière arrivée : celle de Rackspace, pour la gestion de services Cloud, et qui sera notamment disponible dans le cadre du projet OpenStack. Dès lors, si Apple parvient à asseoir la position de sa tablette dans les entreprises, elle pourrait bien, comme Microsoft en son temps, profiter de ce segment pour prendre une position dominante durable sur le marché des tablettes. En tout cas, pour 2011, les prévisions du patron de l’important sous-traitant Compal sont claires : les concurrents d’Apple ne devraient pas vendre plus de 12 millions de tablettes tactiles… contre plus de 35 millions pour l’iPad, selon iSuppli. Cabinet qui prévoit déjà la vente de près de 13 millions d’iPad en 2010.

Egalement sur LeMagIT :

Spécial sécurité : un virus peut-il faire planter… un avion ?

Cloud: VMware pousse sa partition sur le PaaS