Dans une tribune décalée et humoristique parodiant Astérix et Obélix, Jules-Henri Gavetti le PDG d’Ikoula, reprend son combat pour une meilleure reconnaissance et prise en compte des intérêts des hébergeurs français.
Jules-Henri Gavetti, PDG d’Ikoula aimerait que la mobilisation spontanée des hébergeurs français qui avait suivi l’annonce du Cloud souverain il y a 18 mois, débouche sur un mouvement plus organisé. À l’époque, des personnalités telles que Alain Bénichou (IBM), Stephan Ramoin (Gandi), Fabrice Coquio (Interxion), Camille Cacheux (Coreye) et quelques autres (dont Jules-Henri Gavetti) avaient pris la parole pour dire tout le mal qu’ils pensaient de cette initiative. Des prises de paroles qui n’ont finalement pas rien changé au cours de choses.
Numergy et Cloudwatt font désormais partie du paysage des services hébergés et personne ne pense plus sérieusement à remettre leur existence en question. Néanmoins, Jules-Henri Gavetti a décidé de reprendre la parole pour tenter de mettre à l’ordre du jour quelques-unes des idées et revendications autrefois défendues par les pourfendeurs du Cloud souverain et qui restent plus que jamais d’actualité.
Pour faire passer son message, le patron d’Ikoula a choisi le ton de l’humour, en publiant sur le nom de domaine lecloudgaulois.fr une tribune parodiant Astérix et Obélix intitulée « Le Cloud gaulois résiste mais la potion magique se fait rare ». C’est l’occasion d’égratigner Numergy et Cloudwatt (rebaptisés Numergyx et Cloudix), ainsi que leurs bailleurs de fonds « Fonpublix » qui « ne contribuent nullement à l’innovation » du secteur et « viennent directement concurrencer les acteurs en place – les entreprises du Cloud gaulois – en divisant les parts de marché ». Mais c’est surtout Amazon (Librairy), Google (Cherchetout), Orange (Citronix) et les hauts fonctionnaires (Solutiondunumérix) qui en prennent pour leur grade.
Dans cette tribune, il explique en substance que la survie des petits hébergeurs devient critique et invite le gouvernement à prendre deux mesures : la mise en place d’un site institutionnel en .gouv, qui référence l’ensemble des solutions françaises autour du Cloud (pour qu’ « on arrête de ne parler que de Numergy et Cloudwatt »), et surtout l’accès simplifié des PME du Cloud aux grands fournisseurs d’accès Internet.
« Une entreprise française a aujourd’hui plus intérêt à choisir le Cloud d’Amazon ou de Google pour externaliser ses infrastructures ou ses applications puisque ces acteurs ont un accès privilégié à Orange et donc à l’infrastucture commune », explique Jules-Henri Gavetti. Et d’enfoncer le clou : « les acteurs du Cloud gaulois (souvent installés en province) paient plus cher leur accès au réseau français ».
« Il faut encourager, soutenir et aider à se développer cette nouvelle génération d’industriels du Cloud déjà en place, martèle-t-il. Ces acteurs qui ont bien souvent des offres déjà bien plus matures que celle de Numergy ou à fortiori de Cloudwatt, qui n’a même pas encore dévoilé la sienne. Ne laissons pas penser que l’offre d’hébergement en France n’est pas mature en ne donnant pas de visibilité aux acteurs en place. Car si la plate-forme d’hébergement n’est pas en France, le revenu, et donc les emplois ne le seront pas non plus ».
Jules-Henri Gavetti signe là, on le voit, une véritable profession de foi. Qui plus est suffisamment décalée et consensuelle pour rassembler largement. Car il ne s’en cache pas : l’objectif est désormais de fédérer pour peser face aux pouvoirs publics. Il ne reste plus qu’à…