Le cloud Fujitsu prend tournure. En parallèle d’une offre globale destinée à ses clients internationaux, le constructeur informatique dévoilera le 1er juillet un IaaS qui sera accessible à ses partenaires locaux en marque blanche.


La stratégie cloud de Fujitsu se précise. Le constructeur japonais, qui entend s’imposer comme un acteur cloud global au même titre qu’Amazon ou Microsoft, lancera officiellement son offre le 1er juillet prochain, a-t-il annoncé ce jour à l’occasion de son événement IT Future. Celle-ci s’appuie sur une infrastructure de six datacenters répartis dans le monde, qui lui a demandé plus de deux milliards d’investissements et trois années de développement.

Cette infrastructure lui permet de couvrir les besoins des grands comptes internationaux via notamment des contrats d’infogérance globale incluant les datacenters. Formalisée il y a un an, cette stratégie commence à donner ses premiers résultats avec les signatures de Mercedes, Orangina-Schweppes et Soitec.

Mais Fujitsu entend également répondre aux attentes des acteurs locaux. D’où l’annonce d’une offre d’infrastructure sous forme de service (IaaS), qui pourra être relayée en marque blanche par ses partenaires et qui le conduira à chercher des alliances avec des éditeurs SaaS. Les clients devront néanmoins accepter l’idée d’héberger leurs données sur son datacenter allemand, le groupe ne prévoyant pas d’opérer son propre cloud public en France.

Pour ceux qui ne peuvent pas s’y résoudrent, Fujitsu a tout de même une réponse : les clouds privés mutualisés faisant la part belle à ses technologies qu’exploitent certains de ses partenaires comme Elit Technology, Marcireau ou BEA. Une démarche que le constructeur compte amplifier en favorisant l’émergence de nouveaux acteurs. Des intégrateurs tels que Proxim’IT ou Caplaser Informatique sont ainsi en cours d’investissement.

Sur ce terrain, à savoir l’équipement des cloud providers, Fujitsu n’entend pas se contenter des seconds rôles. Lors du point presse qu’il organisait ce jour à l’occasion de d’IT Futur, le constructeur a fait témoigner Henri Abenezra, le pdg d’Elit Technology (élu partenaire de l’année), qui s’est chargé d’égrenner les principaux atouts de son fournisseur.

Ce dernier a ainsi mis en avant son offre de bout en bout (« du simple terminal au datacenter »), la performance de ses solutions (« qui ont quasiment toujours la meilleure note à nos benchs »), ses investissements R&D (8% du CA), sa politique de certification (« qui n’est pas juste un cachou sur un slide »), sa capacité à associer ses partenaires à ses projets (notamment en expertise), ses valeurs (« l’IT au service de l’humain »)…

Plus généralement, les dirigeants de la filiale française ont rappelé que le groupe est l’un des derniers à encore posséder ses usines, qu’il produit en Europe (un argument qui porte par les temps qui courent) et qu’il continue de laisser une forte autonomie à ses filiales. Seule ombre au tableau : la société n’occupe pas le rang qu’elle devrait avoir en termes de parts de marché, admettent ses dirigeants. De fait, avec 200 M€ de CA en France, elle reste très éloignée des compétiteurs auxquels elle se compare.

Une faiblesse qui est aussi un atout : alors que l’environnement économique reste extrèmement difficile, Fujitsu table sur 10% de croissance en Europe et en France cette année. Une croissance qui devrait en particulier provenir du cloud mais également de ses deux autres axes stratégiques : l’infogérance et les infrastructures optimisées pour le cloud et pour les technologies In-Memory (via son partenariat technologique avec SAP).