L’activité de Devoteam devrait se contracter de 5 à 6% au premier semestre 2009 en organique et celle de Capgemini de 2%. Dans le même temps, leur marge opérationnelle devrait se tasser.

 

Coup sur coup deux importantes SSII, Devoteam et surtout Capgemini, viennent de reconnaître ressentir les premiers effets concrets de la crise sur leur activité. C’est Devoteam qui a lâché le morceau en premier dès mercredi 11 à nos confrères du MagIT.

 

Après avoir consacré leur journée du 10 février à rassurer analystes et journalistes en évoquant un premier semestre 2009 « stable », les dirigeants de la société ont admis le lendemain qu’ils s’attendaient en fait à une contraction de leur activité de 5 à 6% sur le premier semestre à périmètre constant. La SSII ne parviendra à la stabilité annoncée initialement que grâce à l’intégration dans ses comptes de la SSII allemande Danet, rachetée récemment.

 

Toujours cité par le MagIT, Stanislas de Bentzmann, co-président du directoire de la SSII, déclare : « janvier et février ont été moins bons que décembre, qui lui même avait marqué une dégradation par rapport à la situation des mois d’octobre et novembre » Il stigmatise notamment le « net ralentissement » dans la finance où « des projets planifiés ne sont pas signés et des régies sont arrêtées brutalement ».

 

Et de conclure en anticipant une baisse de la marge d’exploitation qui passerait de 8,8% en 2008 à guère plus de 5% en raison notamment d’une pression accrue sur les prix et d’une baisse du taux d’utilisation des consultants.

 

Un pessimisme partagé par la première SSII européenne Capgemini, lors de la publication de ses résultats 2008 le 11 février. La société, qui prévoyait encore en novembre dernier une croissance organique de 3 à 4% sur ce début d’année, a ainsi prévenu qu’elle s’attendait désormais à un recul de 2% de ses facturations sur le premier semestre et à un recul de sa marge opérationnelle de 7,6% à 6,5%.

 

« Nous avons perçu dès le mois de janvier une dégradation complémentaire de l’environnement économique, notamment marqué par un très gros attentisme sur toutes les dépenses qui peuvent être ajustées conjoncturellement », a déclaré le directeur général Paul Hermelin (cité par Reuters) lors d’une conférence téléphonique.

 

Ce dernier a toutefois souligné que le groupe n’avait pas enregistré d’annulation de contrats aux Etats-Unis ou en Europe depuis le début de l’année et que l’activité commerciale était forte. Mais il anticipe une baisse du chiffre d’affaires dans le conseil (-7% en janvier) et constate une baisse de l’intégration de systèmes et de l’externalisation en janvier.

 

A l’instar de beaucoup de ses consœurs, la SSII s’est refusé à faire des prévisions sur le second semestre, faute de visibilité suffisante.