Dans son tableau de bord du secteur et métiers des logiciels et services informatiques, le Syntec admet que le taux de chômage des informaticiens en France se situe plutôt autour des 6-7% que des 3 à 4% qu’il accréditait jusque là.
Après des années de controverses, le Syntec numérique vient de revenir sur l’un de ses dogmes les plus solidement établis selon lequel les informaticiens français seraient quasiment épargnés par le chômage. Dans la première édition de son tableau de bord du secteur et des métiers des logiciels et services informatiques parue le 18 janvier – destiné précisémment à rétablir la vérité des chiffres – il est ainsi mentionné que le taux de chômage des informaticiens a fluctué entre 5,6% et 7,4% au cours des années 2006 à 2010 (schéma ci-dessous).
Des taux qui restent certes inférieurs à ceux relevés pour l’ensemble des métiers (8,5% à 11%) mais nettement supérieurs aux 3% à 4% (proche de la situation de plein emploi) qu’a toujours tenté d’accréditer le Syntec jusque là. Et, compte tenu des hypothèses retenues, on peut estimer ce taux pour l’année 2012 à environ 6% (sur la base d’un nombre moyen de demandeurs d’emplois de 33.500 dans les métiers des systèmes d’information et des télécommunications).
Réalisé par le cabinet de conseil BIPE, ce baromètre prend à son compte les chiffres de l’Insee, qui estime à 581.000 le nombre de personnes exerçant un métier informatique en France (dont 22.000 indépendants). Bien loin des 750.000 courramment avancés par le Syntec. BIPE note toutefois que ces chiffres n’incorporent pas les effectifs de grandes entreprises du secteur, telles que Bull, Cisco, Google ou Microsoft, enregistrées sous d’autres codes NAF que ceux pris en compte par la statistique publique. Syntec promet à ce titre un réajustement dans le courant de l’année.
Les informaticiens représentent 2,9% des salariés en France et 73,4% des salariés du secteur logiciels et services (dont l’effectif total atteignait 364.000 salariés en 2010). Un secteur des logiciels et services qui totalise 62,9 Md€ de chiffre d’affaires (avec un taux de sous-traitance estimé à 22%. La branche Activités informatiques et services d’information a connu une croissance annuelle moyenne de 4% entre 1999 et 2010, avec seulement deux périodes de recul en 2002 et 2009 (schéma ci-dessous).