Les analystes financiers réfutent les prévisions du Syntec. Quand ce dernier anticipe une croisance de 1% du marché cette année, eux voient plutôt une contraction de l’ordre de 1 à 2%.


Les analystes financiers ne sont décidément pas en phase avec les prévisions relativement optimistes du Syntec. Alors que l’organisation patronale table sur une légère croissance de l’ordre de 1% du marché des services informatiques cette année, deux notes de conjoncture, l’une de LCL, l’autre d’Oddo Securities, voient plutôt le chiffre d’affaires des entreprises du secteur reculer de 1% à 2% en moyenne.

Un recul justifié par la contraction attendue du PIB de la zone Euro. Une évolution du PIB à laquelle les revenus des SSII sont étroitement corrélés rappellent les analystes d’Oddo Securities. Antincipant désormais une contraction de 0,5% du PIB de la zone Euro en 2012, ceux-ci s’attendent en conséquence à un recul moyen de -1% du chiffre d’affaires des acteurs des services informatiques, voire -2% pour les pures SSII.

Certes, les sociétés de services et les publications des sociétés cotées affichent toutes une relative confiance pour l’année en cours. Mais Oddo s’est montré volontairement plus conservateur, rappelant qu’en 2009 les mêmes affichaient une stabilisation de leur activité à ce stade alors qu’elles avaient au final enregistré des baisses significatives. Une erreur d’appréciation due au manque de visibilité et au décalage qui existe entre le cycle de l’IT et celui du reste de l’économie.

Oddo Securities précise néanmoins que les fondamentaux du secteur tardent à refléter la dégradation de l’environnement. « À ce stade du cycle en 2008, les signaux avaient plus clairement viré au rouge, avec des pipelines qui avaient commencé à se vider dès septembre », écrit Xavier-Emmanuel Pingault, l’auteur, dans son étude.

Pour autant, « de récentes publications ont marqué l’amorce d’un newsflow plus négatif », poursuit l’analyste, qui note de surcroît des signaux tangibles de ce ralentissement chez Solucom, dont la position en amont des projets reflète la tendance à venir. Or que constate Solucom ? Que près de la moitié de ses cinquante plus gros clients « réduisent ou anticipent une réduction des dépenses en 2012 » et qu’environ 10% de ses missions sont « déjà interrompues ou reportées (dont la moitié dans le seul secteur de la banque/assurance) ».