La nouvelle licence VDA élaborée par Microsoft pour éliminer la nécessité d’une licence additionnelle les environnements de postes de travail virtualisés est entrée en vigueur le 1er juillet 2010. Mais ne résout pas tout.

 

Le nouveau système de licence conçu par Microsoft pour les environnements de virtualisation de poste de travail a officiellement fait ses débuts le 1er juillet. La licence VDA (Virtual Desktop Access) a pour but de simplifier le modèle de licence de Microsoft pour ces environnements. Dans la pratique, l’arrivée de VDA sonne la fin de la licence VECD (Virtual Enterprise Centralized Desktop) pour les entreprises souscrivant, pour leurs postes clients, la Software Assurance (formule d’abonnement annualisé donnant accès aux nouvelles versions pour les entreprises sous contrats en volumes dits Enterprise Agreement et Open Value).

 

VECD devait être acheté en sus de la Software Assurance pour pouvoir accéder à des bureaux virtualisés. Nécessité qui disparaît avec VDA. Cette décision permet à Microsoft de faire d’une pierre deux coups : augmenter la valeur perçue de la Software Assurance (SA) et mettre fin à la grogne générée par VECD, qui ajoutait un coût de 23 $ par poste sous SA.

L’arrivée de VDA contribue dans une moindre mesure à réduire le coût de la technologie VDI pour les entreprises ne souscrivant pas à la Software Assurance ou dont les postes sont des clients légers sans Windows. Ainsi le coût d’une licence VDA est de 100 $ contre 110 $ pour VECD (hors de SA). En plus, la nouvelle SA et la licence VDA autorisent l’accès à l’environnement virtualisé depuis un poste extérieur à l’entreprise, typiquement le PC personnel d’un employé à la maison ou un kiosque en libre service.

Des nouveautés qui ne mettent pas fin à la grogne

Lors d’une séance sur les licences Microsoft pour les hyperviseurs clients au cours de la Conférence 2010 BriForum à Chicago le mois dernier, des participants dont l’entreprise ne souscrit pas à SA ont fait fermement savoir que même avec la nouvelle politique VDA, virtualiser un ordinateur de bureau Windows reste une proposition coûteuse.

Un responsable informatique a ainsi expliqué qu’il ne peut justifier le coût de SA pour son organisation et que le retour sur investissement ne fait pas sens d’un point de vue comptable : « je dois acheter une licence supplémentaire de 100 $ en plus de ma licence OEM. Ce qui tue tous nos projets dans l’œuf. C’est un chantage de Microsoft, surtout quand je peux sortir et acheter un ordinateur portable avec une licence OEM pour deux à trois cents dollars. »

Paul DeGroot, analyste en chef de Directions on Microsoft, un cabinet spécialisé sur l’offre du premier éditeur mondial, indique de son côté qu’il n’est pas un grand fan de la SA, mais qu’elle fait sens financièrement pour les clients souhaitant virtualiser leurs postes de travail. Un accord d’entreprise SA, cependant, n’est logique que pour les entreprises achetant des licences en volume et qui prévoient de virtualiser la totalité ou une large partie de leurs postes.

En principe, les clients ne peuvent souscrire SA, que s’ils ont acheté leur logiciel dans les 90 derniers jours. Sinon, il leur faut acquérir une licence de mise à niveau, puis acheter la Software Assurance – ce qui rend l’exercice évidemment coûteux. En outre, les sociétés utilisant des clients légers ou ayant une politique qui permet à leurs employés d’utiliser leur propre ordinateur au bureau (schéma de type « Buy your own PC », où l’entreprise verse une somme forfaitaire à ses salariés pour acheter leur propre machine) doivent dans tous les cas acquérir une licence VDA indépendamment. Qu’elles aient ou pas un contrat SA.

Un flou artistique total sur la question des hyperviseurs clients

Un autre problème réside dans le flou total qui règne sur la question du déploiement de Windows sur des hyperviseurs clients de type 1 tels que Xen Client de Citrix ou NxTop de Virtual Computers. Microsoft doit encore aborder cette question, explique Nathan Coutinho, un expert stockage et virtualisation chez l’intégrateur CDW, à Chicago. « Les clients sous SA sont probablement dans une situation plus confortable, mais j’espère que la licence VDA couvrira aussi les hyperviseurs clients », souligne-t-il. Et de faire remarquer qu’une telle situation de flou était déjà apparue lorsque VMware ESX était sorti : « à l’époque, les entreprises l’utilisaient sans savoir si elles étaient en conformité », remarque Nathan Coutinho.

Microsoft a refusé de dévoiler ses plans concernant les licences pour hyperviseurs clients. Mais la politique de l’éditeur fait qu’en principe les clients SA sont autorisés à exécuter jusqu’à quatre instances de Windows dans une machine virtuelle. A ce titre, les entreprises peuvent utiliser les hyperviseurs clients pour exécuter jusqu’à quatre environnements Windows sur un ordinateur de bureau d’entreprise couvert par la SA.

La réponse de Microsoft : énigmatique

Toujours sur cette question des hyperviseurs clients, Microsoft n’a en revanche pas souhaité fournir d’indication sur les règles s’appliquant aux entreprises qui n’ont pas souscrit à la SA : « le prix est déterminé par une série de facteurs, y compris les conditions du marché local et les décisions tarifaires des revendeurs, ainsi que sur la base de ce qu’une organisation est prête à investir dans les logiciels et le programme spécifique à travers lequel elle choisit de faire cet investissement », a déclaré énigmatiquement la compagnie à nos confrères de SearchDesktopVirtualization.com.

Citrix Systems n’a pas souhaité non plus préciser quel sera le mode de licence de XenClient lorsque sa version finale arrivera, sans doute au début du mois d’octobre prochain à l’occasion de Synergy 2010, à Berlin. Et la société d’inviter les entreprises à discuter de la question des licences pour les hyperviseurs clients avec leurs contacts chez Microsoft. Si c’est pour avoir la réponse ci-dessus…

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