Dans le contexte économique incertain de ce début d’année 2012, les indicateurs d’activité du secteur du conseil, des services et de l’édition numérique montrent une décélération marquée mais restent orientés positivement.

Dans son enquête conjoncturelle (réalisée en février-mars par IDC), Syntec constate un ralentissement de la croissance de l’activité du secteur des logiciels et services au premier trimestre. Mais celle-ci reste positive. 77% des entreprises interrogées ont vu leur carnet de commande se stabiliser ou s’améliorer par rapport à la même période de l’année dernière.

Une évolution des prises des prises de commandes (associée à une plus grande confiance dans leur capacité à maintenir les prix) qui fait légèrement remonter l’indicateur de confiance des dirigeants du secteur tombé au plus au moment de la crise de l’euro. Toutefois, 48% ont constaté une dégradation du nombre total d’appels d’offres. Du côté des DSI, ils sont 76% à anticiper une stabilisation ou une augmentation de leur dépense informatique et 56% à prévoir une augmentation des budgets consacrés aux nouveaux projets.

Croissance de 1,6% des logiciels et de 1% des services


Ces indicateurs d’activité conduisent le Syntec anticiper une poursuite de la croissance en 2012, à +1,2%, mais à un rythme moins soutenu qu’en 2011 (+3,6% constatés). Dans le détail, le conseil et les services informatiques devraient progresser de 1%, le conseil en technologies de 1,1% et l’édition de logiciels de 1,6%. Le Syntec s’attend néanmoins à un second semestre plus dynamique que le premier.

« Le secteur fait preuve d’une bonne résistance malgré l’incertitude du contexte macro-économique », souligne le Syntec. Parmi les explications mises en avant : les chefs d’entreprises voient à une écrasante majorité (82%) le numérique comme un facteur de performance ou d’innovation et non plus comme une variable d’ajustement au service de la réduction des coûts (12%).

Recrudescence des comportements d’achats inappropriés


Syntec se dit toutefois confronté aux « comportements d’achat inappropriés » de certains grands donneurs d’ordres (notamment dans les secteurs bancaires et automobile) qui tentent d’imposer des réductions de prix ou des rétrocessions aussi brutales que conséquentes. Une problématique que la chambre professionnelle a décidé de prendre à bras le corps en intervenant directement auprès des clients au nom de ses membres.

« Nous nous sommes organisé de façon à apporter une réponse de la profession dans le cadre du dispositif de la médiation des relations inter-entreprises afin d’inciter nos interlocuteurs à ne pas cantonner la discussion à la seule dimension tarifaire, synonyme d’impasse pour tout le monde », explique Guy Mamou-Mani, président du Syntec. Ce dernier encourage au passage ses membres à recourir à la médiation de la profession plutôt que de s’aventure sur le terrain juridique.

Trois leviers de croissance principaux : la mobilité, les infrastructures et le cloud


Parmi les tendances du moment : la propension des DSI augmenter la part de l’externalisation, notamment pour développer de nouvelles fonctionnalités applicatives (56% des réponses), le boom de la mobilité (68% des DSI une augmentation des projets structurants), la modernisation des infrastructures IT (attendue en augmentation pour 62% des DSI sondés) et le cloud (en hausse pour 38%).

Côté emploi, le Syntec anticipe une légère décroissance du niveau des embauches à 35.000 recrutements sur l’année au lieu de 40.000 en 2011. Compte tenu de la baisse annoncée de l’attrition (15% en 2011 mais toujours au-dessus de 10% en 2012), le Syntec s’attend à plus de 3.500 créations nettes d’emplois contre 5.500 en 2011. Un tiers des entreprises prévoient une croissance de leur effectif.

Revenant sur le problème de la pénurie des compétences, le président du Syntec a de nouveau stigmatisé le nombre insuffisant de jeunes formés aux métiers du numérique et regretté le manque d’engagement du monde politique en la matière. Une frilosité qui le conduit à envisager de nouvelles voies d’action notamment via les média et le monde de l’éducation.

 

 

Le secteur logiciels, conseil et services a représenté 42,5 milliards de chiffre d’affaires en 2011 (réparti entre le conseil et les services informatiques pour 56%, les éditeurs de logiciels 29% et le conseil en technologies 15%) et emploie 400.000 salariés.