La SSII a finalement lâché une enveloppe de 1,8% de la masse salariale pour la NAO 2012. Mais les syndicats repartent amers, estimant que la majorité des salariés restera exlue de toute forme d’augmentation.

Réouverte mi-avril après des mois de bloquage, la NAO (Négociation annuelle obligatoire), source de crispation intense au sein de la SSII, s’est finalement achevée la semaine dernière. Mais sans véritable avancée par rapport à ce qui avait été proposé initialement, ont estimé les syndicats.

La direction fait valoir qu’elle a porté son enveloppe de hausse des rémunérations de 1,5% à 1,8% de la masse salariale quand la moyenne du secteur tourne plutôt autour de 1,5%. Des gestes ont également été fait sur les tickets restaurants (dont la part prise en charge par l’employeur augmente 10 centimes), sur les indemnités de déplacement (alignement sur les barèmes de l’URSSAF) et sur les primes de vacances (environ 1.000 salariés toucheront une prime exceptionnelle d’environ 450 €).

Les syndicats expliquent de leur côté que ces 1,8% d’augmentation incorporent des éléments qui n’ont rien à voir avec la NAO. Le bon chiffre serait plus près de 1,5%. De plus, la hausse ne s’applique qu’à partir de mai, ce qui ramène le bonus à 1,2% pour l’année. Pour le reste, ils parlent de mesures symboliques ayant peu d’impact budgétaire.

Plus regrettable : la méthode de répartition de l’enveloppe qui profite, selon eux, toujours aux mêmes et ne tient aucun compte de leurs propositions. « On aurait voulu qu’une partie au moins de l’enveloppe fasse l’objet d’une distribution collective ou semi-collective », explique la représentante de la CFE-CGC, qui préconnisait de consacrer les deux tiers de cette enveloppe pour augmenter plus de la moitié des salariés. Au lieu de cela, les augmentations seront individuelles et ne toucheraient que moins de 500 collaborateurs (sur plus de 6.000).

« En dix ans, les salariés de Steria ont perdu 6% à 10% de pouvoir d’achat selon les catégories », explique le délégué Sud-Solidaires. Seule catégorie à n’avoir non seulement pas perdu de revenus mais qui les a vus fortement progresser : les cadres supérieurs (échelons supérieurs à 3.1), dont certains ont amélioré jusqu’à 44% leur pouvoir d’achat en dix ans. Et de souligner au passage que les actionnaires ont eux multiplié par trois leur dividende en deux ans.

Alors que cette NAO 2012 se clôture sur un constat de désaccord (comme tous les ans depuis 2000), plusieurs autres dossiers épineux restent toujours à négocier. À commencer par celui de l’égalité professionnelle, dont la situation est présentée comme « catastrophique » par Sud-Solidaires. Entre 1.500 et 2.000 salariés seraient ainsi concernés.

Mais, son représentant doute qu’un accord soit trouvé sur ce chantier avant le 30 juin, échéance au-delà de laquelle l’entreprise s’expose à une pénalité équivalent à 1% de sa masse salariale. Pour sa part la direction se borne à constater sur la base de trois rapports sur le sujets qu’ « il n’existe pas au sein de Steria France de discriminations majeures et flagrantes ».