Alors que s’ouvre le salon dédié aux logiciels et services à destination des DRH, qui accueille près de 10% d’exposants de plus qu’en 2011, force est de constater que la fonction RH accorde encore priorité aux chantiers structurants tels que l’automatisation de sa gestion et la dématérialisation.
Pour sa 18ème édition, le salon Solutions RH qui se tient à Paris du 13 au 15 mars fait le plein avec un peu plus de 250 exposants. Soit près de 10% de plus que l’an dernier. A l’honneur, les grands enjeux de la fonction RH qui, si l’on en croit l’étude Markess International livrée le 6 mars, s’axent encore principalement sur l’automatisation des processus de gestion et l’harmonisation des pratiques RH au sein de l’entreprise ou du groupe (voir tableau ci-dessous). Avec force déploiement de logiciels et de services (SaaS aidant) dont le salon qui s’ouvre ce mardi se fait fort de révéler les tendances.
Selon Régis de Cerval, directeur du salon pour la société InfoExpo, cette édition 2012 est marquée par la montée en puissance de la dématérialisation de la paie qui balbutiait encore, il y a deux ans. « L’offre se développe aux côtés des pionniers Novapost ou Primobox, avec des grands acteurs du domaine SIRH (AdP, Meta4, HR Access entre autres, qui jusqu’alors ne mettaient pas cette fonctionnalité en avant », note l’organisateur. Autre créneau en essor avec une demande qui se confirme, celui de la e-formation, avec une mention spéciale pour les jeux sérieux.
En accord avec le constat de l’étude Markess, selon lequel la gestion des talents, la gestion du recrutement et plus généralement la gestion des emplois et des compétences (GPEC) restent prioritaires dans le programme 2012-2014 des DRH, les ateliers et conférences du salon accordent une large place à ces thèmes d’actualité. « Sur d’autres créneaux, a priori plus calmes, car liés à l’évolution des politiques et réglementations, comme celui de la gestion du temps et des activités, qui fut en son temps boosté par la mise en place des 35 heures, ou encore la gestion de la formation liée au DIF, les acteurs misent surtout sur une évolution technologique pour se constituer un relais de croissance», observe Régis de Cerval. Le Cloud ? Alors que, dans le domaine RH, le SaaS avoisine les 10% de l’ensemble du marché, des petites sociétés en font leur affaire. Dont des éditeurs étrangers. « Le salon s’internationalise un peu plus encore, avec des canadiens, des sociétés belges, italiennes, allemandes, et nouveauté de cette année, quatre sociétés hollandaises ».
La prise en compte de la mobilité des salariés pointe également son nez, pas seulement pour la e-formation sur smartphone mais aussi pour le self-service des salariés (gestion des absences, agenda de formation, etc). Sans que pour autant, les DRH s’en saisissent avec volontarisme. C’est d’ailleurs une des idées-forces de l’étude de Markess International qui constate un net décalage entre les priorités des DRH « soumises à des contraintes fortes » et les attentes d’innovation des collaborateurs. Dans sept cas sur dix, les salariés interrogés déclarent utiliser à titre professionnels des solutions non mises à disposition par leur entreprise (mobiles). Et en conséquence, la moitié d’entre eux dit souhaiter que la fonction RH leur donne accès à des outils innovants rimant, pour eux, avec efficacité de la gestion RH. Par exemple, des outils de gestion des compétences en ligne pour les managers, ou des outils de collaboration et de communication donnant notamment accès aux réseaux sociaux d’entreprise (ex-intranet). Tout un programme, pour 2012 et le proche avenir, sur un marché -tous logiciels RH et services IT confondus- estimé par Markess à 1980 millions d’euros en 2012 et promis à un taux de croissance moyen de 5,4% jusqu’en 2014 (2,2 milliards d’euros prévus).