Le « petit » Québécois avale son aîné Britannique pour 2,1 milliards d’euros afin de former la 11ème SSII mondiale et s’ouvrir au marché européen. Une stratégie que ne partagent pas tous les analystes.

 

C’est probablement un des plus grosses opérations de consolidation du secteur informatique de l’année. CGI a en effet déposé jeudi une offre de 1,7 milliard de livres (2,1 milliards d’euros) pour acquérir Logica, ce qui représente une prime de 60% par rapport au cours de clôture de la veille. L’offre a été acceptée à l’unanimité par ce conseil d’administration de Logica et par des actionnaires qui représentent environ 18,2% du capital de la société. Il est vrai que l’Anglo-Néerlandais, qui vient de voir son carnet de commandes s’effondrer de 80% en Grande-Bretagne et a affiché des revenus trimestriels en repli, a annoncé en décembre la suppression de 1.300 emplois; alors que de son côté le Québécois – plus petit en taille avec un chiffre d’affaires de 4,4 milliards de dollars contre 6,3 milliards de dollars pour Logica – affiche une croissance à deux chiffres

Cette opération permet au Canadien de s’ouvrir à de nouveaux marchés. « CGI n’a jamais réussi à sortir du marché nord-américain. L’Europe ne représente que 6% de ses revenus, bien qu’elle fasse partie des 30 premières SSII mondiales », constate Philp Carnelley, directeur de recherche chez PAC UK. Ce dernier fait par ailleurs remarquer que les deux sociétés n’ont pas pratiquement pas d’activités qui se recouvrent.

« En plus des capacités opérationnelles accrues, l’entreprise combinée possédera une masse critique importante et bénéficiera de relations avec des clients de premier ordre », précise de son côté, le président de CGI, Michael Roach, dans un communiqué.

Des avis que ne semble pas partager Douglas Hayward, directeur de recherche pour les activités européennes d’IDC. « Coudre ensemble deux acteurs régionaux ne fera jamais un vrai acteur global », estime l’analyste qui voit dans cette opération un échec du management de Logica, lequel  n’a pas réussi à faire croître l’entreprise au cours de ces dernières années. Ce que CGI a en revanche réussi.

Quoi qu’il en soit, cette opération devrait faire du nouveau groupe la 11ème SSII mondiale avec 72.000 salariés, une présence dans 43 pays et un chiffre d’affaires d’environ 10,4 milliards de dollars canadiens (8,07 milliards d’euros).