Orange n’a-t-il pas décidé de laisser tomber son réseau ou, autrement dit, d’arrêter la vente indirecte ? C’est la question que l’on peut se poser au vu des différents témoignages déposés ces derniers jours sur le forum Distributique. Le 19 août dernier, un premier revendeur poste le message suivant : « Suis-je le seul « revendeur » Orange qui n’a plus accès à la hotline dédiée ou au portail (POC-D) pour faire les abonnements ? C’est bloqué depuis le 1er juillet … » Réponse trois jours plus tard d’un autre lecteur, qui précise avoir dix ans d’historique avec l’opérateur : « Je suis dans la même situation. Je n’ai eu aucune explication ni de mail d’information. […] Une fois de plus [Orange] nous ignore. ». Une réponse suivie d’une autre : « Même chose ici, aucun email d’Orange (ni des grossistes Tech Data ou Also) ». Plus tard, ce dernier précise qu’il vient d’être informé par son grossiste – en l’occurrence Tech Data – qu’il dernier ne travaille plus avec Orange depuis juillet 2015.

Vérification faite, Orange a bien stoppé les ventes indirectes… sur l’activité grand public. Cette décision ne concerne nullement l’activité professionnelle, incarnée en l’occurrence par sa filiale Orange Business Services, nous explique un partenaire. Mais si OBS n’a pas mis un terme aux activités de sa division ventes indirectes (DVI), il a semble-t-il considérablement réduit le nombre de ses partenaires contractuels. À en croire l’un d’eux, il seraient passé en quelques années de 2.000 partenaires à environ une centaine actuellement.

De fait, beaucoup de partenaires historiques nous ont confirmé avoir interrompu leur partenariat avec l’opérateur ces dernières années. Raisons invoquées : une concurrence « exacerbée », une « inadéquation de l’offre tarifaire », « la lourdeur » de ses process, et des commissions peau de chagrin, « constamment tirées à la baisse », rendant le partenariat non viable pour beaucoup d’entre eux. Un avis que ne partage tout le monde. « Si l’on respecte la marque, notamment en s’assurant de la qualité du service rendu, et que l’on vend les produits qu’il attend que l’on vende, Orange sait être généreux », s’inscrit en faux un partenaire pure player.

« Le contexte de la marge reste très compliqué », nuance toutefois un autre, qui revendique pourtant 10 à 15% de croissance sur son activité Orange depuis le début de l’année. Mais ce revendeur se place au-delà du strict terrain de la marge. Pour lui, la force de la marque, l’intérêt des offres et leur complémentarité avec celles qu’il distribue déjà (Sage, Dell, Microsoft…), justifie de conserver Orange parmi ses partenaires stratégiques. D’autant que du côté de l’offre, entre la mobilité, ses offres voix, la connectivité Internet, la fibre, le Cloud, son portail applicatif SaaS, ses solutions IPBX (BTIP), le portfolio est dense et il s’enrichit régulièrement.

Un savoir-faire évident qui n’empêche pas toujours les ratés : suite à une dégradation majeure de la qualité, Orange a demandé en mai dernier à ses partenaires d’arrêter la commercialisation de son service de téléphonie d’entreprise sur IP le temps de refondre complètement sa plateforme. Après des mois de perturbations, le service vient juste d’être rétabli.

Contacté pour apporter sa vision des choses et commenter ces informations, Orange Business Services n’a pas réagi.