Confronté à une nouvelle perte trimestrielle et à une dette de 2,2 milliards d’euros à rembourser d’ici à 2015, l’équipementier franco-américain songerait à se défaire d’autres activités non stratégiques.

 

D’après la Tribune, Alcatel-Lucent aurait dépensé 1,03 milliard d’euros de trésorerie depuis le début de l’année, dont 360 millions sur le seul troisième trimestre. Un troisième trimestre au cours duquel l’équipementier a généré un chiffre d’affaires de 3,6 milliards d’euros (+1,5%) mais une perte de 125 millions d’euros, la trésorerie nette étant négative de 84 millions d’euros.

Confronté par ailleurs à une dette de 2,2 milliards d’euros à rembourser d’ici à 2015, Alcatel-Lucent songerait à se défaire de certaines activités considérées comme non stratégiques. Parmi elles, il y a la division Enterprises et les câbles sous-marins qui pourraient rapporter ensemble entre 400 et 850 millions d’euros selon les analystes. Autre cession possible, celle de la filiale RFS (Radio Frequency System) qui à travers ses 8 usines dans le monde produit des câbles, des antennes relais et paraboliques ainsi que des systèmes de radiofréquence,

Le site d’informations économiques rappelle par ailleurs que les actionnaires attendent toujours la monétisation des 29.000 brevets de la société, qui représentent plusieurs centaines de millions d’euros.

« Nous avons eu des opportunités de conclure des transactions, mais à un prix qui n’était pas acceptable. Nous ne voulons pas accorder de licences à n’importe quel prix. Nous avons donc changé de tactique», a expliqué à nos confrères le directeur général Ben Verwaayen, qui souhaite désormais traiter en direct avec les acquéreurs potentiels. Il envisagerait par ailleurs de traîner devant la justice les sociétés qui enfreindraient la propriété intellectuelle du groupe.

Appelé aux commandes de la société en 2008, le Néerlandais n’a pas réussi à ralentir la dégringolade du groupe, qui depuis lors a vu sa capitalisation fondre des deux tiers. Un groupe qui, aux yeux de beaucoup, paraît de plus en plus condamné, les opérateurs n’hésitant plus à faire confiance aux concurrents chinois de notre ex-fleuron national, devenu entretemps franco-américain.

Une lueur d’espoir tout de même : le carnet de commandes de produits de nouvelle génération serait en croissance de 20% et le plan de restructuration de 1,25 milliard d’euros – le programme Performance qui prévoit la suppression de 5.490 postes dont 1.430 en France –  aurait déjà permis de réaliser 450 millions d’euros d’économies.