Quels sont les ressorts du partenariat que viennent d’annoncer l’association professionnelle Munci et le syndicat patronal CICF Informatique ? C’est la question que nous avons posée à Régis Granarolo président du Munci.

 

Channelnews : Vous venez d’annoncer un partenariat entre le Munci, que vous présidez, et le CICF Informatique. Si la réputation du Munci n’est plus à faire, on connaît moins le CICF Informatique. Quel est cet organisme ?

Régis Granarolo : Il s’agit de l’un des douze syndycats techniques de la Fédération de la Chambre de l’Ingénierie et du Conseil de France (CICF), l’un des deux syndicats patronaux représentatifs de la branche professionnelle de l’Ingénierie, du Conseil et de l’Informatique avec le Syntec. Il est affilié à la CGPME quand le Syntec l’est au Medef. Ses adhérents sont des entrepreneurs, patrons de petites et moyennes entreprises, professions libérales et salariés en portage salarial.

Quels sont les raisons de votre rapprochement ?

Régis Granarolo : Nous souhaitions nous décharger de la défense individuelle de nos 2000 adhérents pour nous concentrer sur nos missions de lobbying et d’études. Il fallait donc trouver des partenaires capables de les défendre. C’est ce qui nous a poussé à nous associer au Specis-UNSA il y a trois ans pour nos membres salariés. Et nous incitons désormais nos adhérents freelances, qui représentent environ 20% de nos adhérents, à rejoindre CICF Informatique. Tous ceux qui le feront bénéficieront d’une réduction de 50% de leur cotisation la première année.

 

Pourquoi la CICF ? Avec ses 150 adhérents, le CICF Informatique est plutôt un nain par rapport à vous.

Régis Granarolo : Certes mais ils bénéficient de la représentativité de la fédération CICF et de ses milliers d’adhérents. Celle-ci siège dans de nombreux organismes paritaires et est l’interlocuteur des organismes publics et des ministères. Ils ont des moyens que nous n’avons pas et nos intérêts sont convergents. Nous allons travailler ensemble, notamment pour mieux valoriser l’expertise freelance et des petites entreprises de prestations informatiques. Un thème auquel nous sommes, eux et nous, très attachés et sur lequel le Syntec a échoué. Le modèle qui prévaut aujourd’hui, c’est la réduction des coûts et le jeunisme au détriment de la valorisation de l’expérience et la gestion des compétences. Il est symptomatique de constater que les représentants du Syntec ne sont que rarement des ingénieurs ayant été formés à nos métiers, contrairement à ceux de la CICF.

Quelles seront vos orientations et quelles initiatives comptez-vous prendre ensemble ?

Régis Granarolo : Nous aimerions notamment faire évoluer les mentalités sur la sous-traitance en cascade et aider les SSII à évoluer vers un modèle à plus forte valeur ajoutée. Nous prévoyons à cet égard de saisir le médiateur national de la sous-traitance, Jean-Claude Volot. Nous allons aussi faire évoluer conjointement la charte de bonnes pratiques des sociétés de prestation intellectuelles sur laquelle nous planchions depuis 6 mois et rédiger un document de position commun sur la sous-traitance avant l’échéance présidentielle.