Conséquence directe de la mission d’Eric Besson sur l’évaluation de l’économie numérique, l’Association Française Des Editeurs de Logiciels (AFDEL) a défini plusieurs mesures pour développer l’industrie du logiciel.

La France est très en retard en matière d’industrie du logiciel. Quelques chiffres permettent d’en prendre conscience. 5ème pays industrialisé, la France n’est que 17ème dans l’usage des TIC. En matière de financement de la recherche, la France consacre 1,2% de son PIB, très loin derrière les Etats-Unis, 3,5%, et Israël qui détient la 1ère place mondiale depuis plus de 15 ans avec 4,7%. Le retard est également constaté sur les infrastructures du pays, notamment dans les zones blanches, sur la politique du crédit impôt/recherche, sur la formation à l’usage de l’informatique en entreprise, sur la taille des entreprises du logiciel, sur la protection des innovations, sur le soutien aux entreprises.

L’urgence est bien réelle, et l’on s’inquiète au plus niveau du gouvernement. « Ce retard français était un vrai problème, souligne Patrick Bertrand, président de l’AFDEL. Les propositions que nous avons soumis à Eric Besson, secrétaire d’Etat chargé de l’évaluation des politiques publiques, prospectives et économie numérique, si elles sont rapidement appliquées, peuvent avoir un effet rapide et conséquent ».

Pour ce faire, l’AFDEL a identifié quatre objectifs majeurs qui sont : le renforcement de la R&D, la meilleure adaptation des aides aux éditeurs de logiciels, l’équipement des entreprises en logiciels métiers, et la formation. Chacun de ces objectifs est assorti de mesures propres à dynamiser le marché, comme la réduction de 50% des taxes perçues par l’OEB (Office Européen des Brevets) auprès des PME, la création d’un brevet communautaire, ou encore la mise en place d’une juridiction pour garantir l’accès des éditeurs de logiciels à la commande publique.

Patrick Bertrand est confiant sur l’application des mesures. « L’enjeu est trop important pour ne pas trouver écho auprès du gouvernement, confie-t-il. De plus, ces mesures ne font pas appel à un financement public ». Le gouvernement doit se prononcer avant la fin de l’année.