La direction de HP est finalement parvenue à obtenir l’aval de la majorité des syndicats pour son projet de restructuration. Le calendrier social s’avère toutefois particulièrement chargé et complexe.

 

La direction de HP a finalement décidé de renoncer à requérir la clause d’unanimité pour mettre en application le projet de restructuration négocié au printemps avec les syndicats. Un protocole d’accord d’anticipation de sortie de crise a donc été signé le 30 juillet dernier entre la direction, 14 syndicats sur les 16 représentés en interne et l’ensemble des représentants des comités de groupe et de CE. Comme prévu initialement ces derniers s’engagent à ne pas gêner le processus de restructuration en respectant le calendrier élaboré par la direction en échange de garanties sur les modalités de cette restructuration et la réduction du nombre de suppressions de postes.

Ce calendrier, très serré de l’aveu même des syndicats, prévoit notamment la remise de l’avis sur le transfert des 600 HP vers EDS les 25 et 27 août (pour un transfert effectif le 1er novembre) ; le démarrage de la procédure de consultation du plan de sauvegarde de l’emploi le 26 août (pour une remise d’avis les 17, 18 novembre et 17 décembre) et une notification des désignations fin avril 2010. Parallèlement devront également se finaliser les négociations sur l’égalité professionnelle (qui concerne le rattrapage salarial d’environ 400 femmes) et s’engager la négociation sur les mesures d’accompagnement des séniors.

En revanche, la consultation sur la baisse des salaires ne fait pas partie du protocole signé avec les représentants syndicaux. Celle-ci doit reprendre fin août. Mais la non divulgation des résultats de la consultation des cadres organisée en mai justifie toujours aux yeux des syndicats l’impossibilité de rendre un avis. Des syndicats qui se demandent également quelle attitude tenir vis-à-vis de l’enquête de satisfaction annuelle que la direction prévoit d’organiser fin août. Craignant que la confidentialité des réponses ne soit pas garantie (l’enquête étant basée sur un outil EDS tournant sur des serveurs hébergés dans le datacenter HP), ils hésitent à appeler tout simplement à son boycott.

Malgré les concessions significatives que la direction a accepté de faire au cours des dernières semaines pour faire passer son projet de restructuration, syndicats et salariés restent très inquiets quant à la politique de réduction systématique des avantages sociaux que mène actuellement la direction de HP. Une politique qui s’est encore illustrée il y a quelques jours par la notification de baisse de salaires allant jusqu’à 30% et plus à certains salariés EDS aux USA ainsi que l’a révélé le Dallas Morning News. Signe de cette inquiétude : les syndicats s’attendent à ce que le nombre de départs volontaires soit supérieur au nombre de postes supprimés en France.