Alors que la direction de HP et les syndicats s’opposent toujours devant les tribunaux sur la question des transferts de 630 salariés de HP vers EDS, en coulisses, les négociations vont bon train.

 

Est-ce la perspective de devoir s’expliquer ce mardi 30 juin devant le ministre en charge de l’Industrie Christian Estrosi ? Toujours est-il qu’Yves de Talhouët, pdg de HP France, vient d’abattre une partie de son jeu. Dans un mail envoyé lundi 29 juin dans la soirée à l’ensemble des salariés visant à justifier les 540 suppressions d’emplois supplémentaires annoncées le 25 juin, il confirme qu’un dialogue s’est amorcé avec les partenaires sociaux à ce sujet.

 

Officiellement, ces derniers s’opposent toujours au transfert forcé de 630 salariés de HP vers EDS ce qui a pour effet de bloquer le projet de licenciements annoncé à l’automne 2008 dans le cadre de la fusion HP-EDS. Mais en coulisses, les négociations ont commencé depuis le mois de janvier. Après avoir longtemps patiné, elles ont semble-t-il significativement avancé ces dernières semaines. Au point qu’un accord serait en vue.

 

Un accord global qui porterait à la fois sur les conditions de transfert de 630 personnes vers EDS et sur les conditions de départ des personnes impactées par les plus de 1.000 suppressions d’emplois annoncées. A cet égard, l’audience du tribunal de Nanterre du 25 juin qui devait juger de la légalité du transfert a été reportée au 25 septembre à la demande des avocats de la direction afin de finaliser les négociations. Une réunion déterminante devrait se tenir le 2 juillet.

 

Dans son mail, Yves de Talhouët évoque des négociations visant à « diminuer les réductions de postes annoncées ; minimiser l’impact sur l’emploi des transformations envisagées ; définir les mesures d’accompagnement et limiter les départs par désignation… ». Précisément les sujets que Christian Estrosi devait à coup sûr prévoir d’aborder avec Yves de Talhouët lorsqu’il a pris la décision de le rencontrer.

 

Reste à savoir jusqu’où la direction est prête à aller. Son équation économique n’est pas simple. Ses activités hardware traditionnelles sont fortement impactées par la crise. Même si la France souffre moins que le reste du monde, ses revenus ont fondu de 16% sur les serveurs, de 17% sur les imprimantes et même de 25% sur les PC rien qu’au deuxième trimestre. Quant à ses activités services, notamment celles héritées de EDS, elles doivent encore faire leurs preuves. Rappelons qu’EDS a accumulé 300 M€ de déficits reportables au cours des dernières années.