Christophe_DucluzeauSéduits par le concept de délégation de personnel en temps partagé promu par la société PR2i, plusieurs prestataires IT régionaux ont accepté de lui confier les clés de leur parc client contre une participation.


La société PR2i et son concept de directeur informatique en temps partagé ont le vent en poupe. En témoigne les joints-venture signés avec l’intégrateur Neyrial Centre France l’année dernière et le concessionnaire Xerox Vienne Documentique il y a deux mois.

Depuis sa création il y a quinze ans, le credo de la société, rebaptisée depuis peu In Situ, consiste à proposer aux PME des ressources en temps partagé pour gérer leur informatique à demeure. Un concept qui a longtemps généré beaucoup de scepticisme avant de connaître une forte montée en puissance depuis deux ou trois ans. « Avec la crise, les entreprises ont réellement pris conscience de la nécessité de se recentrer sur leur métier et de l’intérêt qu’il y avait à externaliser la fonction informatique », explique Christophe Ducluzeau, pdg de PR2i.

De fait la société offre une véritable flexibilité en proposant des profils variés et des contrats évolutifs en fonction du niveau d’activité des clients. Ainsi PR2i est en mesure de mettre à disposition chez un même client à la fois un technicien support, un ingénieur système et un directeur informatique pour un coût inférieur à celui d’un informaticien à temps plein. En cela, PR2i se positionne en véritable alternative au recrutement pour les PME.

Ses méthodes et son modèle sont aujourd’hui parfaitement rodés et commencent à intéresser les revendeurs et intégrateurs informatiques. « Il faut bien comprendre que nous ne sommes pas concurrents des prestataires informatiques traditionnels, poursuit Christophe Ducluzeau. En général, ils se cantonnent à définir les infrastructures des clients, à leur vendre les équipements et à en effectuer la maintenance. Mais ce ne sont pas eux qui gèrent leur informatique au quotidien, qui rédigent les cahiers des charges, qui documentent les systèmes, qui définissent les processus qualité, etc. ». En pratique, PR2i se retrouve souvent en position de donneur d’ordre, car la société ne propose ni matériel informatique, ni contrats de maintenance.

D’où l’association avec Neyrial et Vienne Documentique. Ces derniers apportent leur fichier client, leur notoriété et leur connaissance du marché local. De son côté, PR2i apporte son savoir-faire en matière d’externalisation (gestion des temps, méthodes, expertise technique…). Dans les deux cas, une société commune a été créée. Détenues à 50-50, ces sociétés ont vocation à héberger uniquement les contrats mais pas les collaborateurs. Les prestations sont assurées exclusivement par PR2i, qui refacture avec une remise convenue.

Ce modèle donne d’excellents résultats, comme en témoigne Jean-Michel Neyrial, patron de Neyrial Centre France. Les ressources en temps partagé de PR2i permettent de faire de la prévention chez les clients, d’organiser les mises à jour du système, de préparer l’arrivée de nouvelles briques fonctionnelles, de piloter son évolution…  Pour nous c’est un levier de croissance car nous sommes bien évidemment consultés sur les projets d’investissements.

Ces premiers partenariats s’avérant concluants, PR2i s’est attelé à dupliquer le modèle dans d’autres régions. Trois autres joints-venture sont sur le point de démarrer et Christophe Ducluzeau pense en développer rapidement une dizaine. Il recherche des partenaires dont les clients ont des parcs idéalement compris entre 25 à 150 postes. Pour un maximum d’efficacité économique, chaque nouvelle entité ouverte par PR2i doit potentiellement avoir la capacité à fédérer une trentaine de clients, représentant ensemble l’équivalent de dix à quinze temps pleins.

L’activité de délégation de personnel en temps partagé de PR2i a généré 4 M€ de chiffre d’affaires sur l’exercice clos fin juin 2010. Sur l’exercice en cours, elle devrait atteindre les 6 M€. Une croissance de 50% que la société espère maintenir sur le prochain exercice. L’effectif de la société s’approche des 80 personnes (à comparer aux cinquante du début de l’exercice).