Le syndicat patronal s’inquiète de l’avenir de la jeune industrie de l’assistance informatique. Celle-ci est menacée selon lui par le projet du gouvernement de la sortir du champ des activités ouvrant droit au crédit d’impôts de 50%. Un amendement qui sera défendu par la députée de Seine-et-Marne Chantal Brunel ce mercredi 30 novembre à l’Assemblée Nationale.

« L’adoption de cet amendement provoquerait une chute brutale du marché et porterait un coup fatal à une industrie encore peu structurée », selon, président du directoire de Solution 30, la société la plus emblématique de ce secteur, et président du Comité services numériques à la personne du Syntec Numérique.

Un marché estimé à 200 M€ en 2009 d’après une enquête de l’agence nationale des services à la personne citée par Gianbeppi Fortis qui dénombrait à l’époque quelque 10.000 intervenants. Deux ans plus tard, leur nombre se serait encore accru pour atteindre 15.000 à 20.000 intervenants (représentant les deux tiers d’équivalent temps plein).

« La majorité de cette activité et des emplois associés pourrait disparaître ou basculer dans l’économie parallèle faisant perdre à la collectivité le bénéfice des taxes (TVA), impôts (IS) et charges sociales qu’elle génère et grevant d’autant l’économie attendue de cette mesure », poursuit Gianbeppi Fortis.

« Nous ne sommes pas opposés à une évolution du dispositif mais nous estimons qu’à l’heure où le gouvernement a pour objectif de numériser le pays pour améliorer sa compétitivité, le moment est mal choisi. Un grand nombre d’utilisateurs ont encore besoin d’être accompagnés », conclut-il.

Les professionnels que nous avons interrogés ne cachent pas leur stupeur et confirment que la déduction fiscale reste le moteur essentiel de leur activité. « Sa suppression aurait de lourdes conséquences, affirme l’un d’eux. Je n’imaginais pas que le gouvernement y toucherait compte tenu des implications sur l’emploi. »

 

Mise-à-jour du 2 décembre : L’amendement proposé par la Député Chantal Brunel qui remettait en cause la déduction fiscale de 50% accordée aux utilisateurs de prestations d’assistance informatique à domicile a finalement été rejeté à la demande de Valérie Pécresse, ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l’Etat.