Depuis sa création, le spécialiste de la réparation sur site connaît une progression fulgurante qui devrait se poursuivre en 2010.. Rencontre avec son fondateur et président du directoire, Gianbeppi Fortis.
Channelnews : Depuis 2003, année de votre création, vous êtes passés de 0 à 45 millions d’euros de chiffre d’affaires. Une croissance vertigineuse ! Mieux, alors que beaucoup de vos concurrents ont disparu du paysage, vous affichez une excellente rentabilité. De l’ordre de 8 à 9% avant impôts. Quelle est votre recette ?
Gianbeppi Fortis : Notre croissance est due au développement du numérique et du haut débit. Sur un marché très fragmenté, nous sommes arrivés à 3.000 interventions par jour, soit autant que ce que nous avons fait durant toute la première année de notre existence. Cela représente un long chemin dans lequel nous nous sommes engagés avec un véritable souci d’industrialisation. Nous sommes passés du stade artisanal à celui d’une entreprise dotée de process et de méthodes.
Comment avez-vous financé cette croissance ?
Gianbeppi Fortis : J’ai effectué l’investissement de départ. A la fin de la première année des business angles sont venus me soutenir. Sofinnova et Nem Partners, une filiale de Natixis sont parmi nos actionnaires. Au moment de notre introduction en bourse en 2005, nous avions atteint le point mort. Notre activité est relativement pauvre, sans grosse marge. Mais nous ne distribuons pas de dividende et nous réinvestissons tout. Depuis ce temps nous avons petit à petit accumulé un petit trésor.
Qui possède aujourd’hui la majorité du capital ?
Gianbeppi Fortis : Moi et quatre fonds d’investissement. Nous possédons chacun environ 15%.
Vous allez quitter le marché libre pour Alternext. Pourquoi ?
Gianbeppi Fortis : Nous passons sur Alternext pour avoir plus de visibilité. Le marché libre est un marché en perte de vitesse où les gérants de fonds ont des quotas imposés. Pour avoir des investissements de meilleure qualité il faut donc passer sur Alternext. Ce transfert purement technique s’accompagne cependant d’un “ stock split ”. Le capital va incorporer les réserves. Nous allons distribuer deux actions nouvelles pour un ancienne.
Le dépannage sur site, est-ce votre métier d’origine ?
Gianbeppi Fortis : J’ai toujours été dans la vente de services informatiques et télécoms. J’ai travaillé chez IBM, et Motorola. J’ai ensuite eu des aventures d’entrepreneur mais toujours dans ce domaine.
Vous avez ouvert des filiales en Italie, en Belgique et récemment en Allemagne. Vous avez également réalisé en 2009 trois acquisitions significatives : une aux Pays-Bas et deux en France. Quels sont vos projets pour 2010. Prévoyez-vous de nouvelles opérations de croissance externe ?
Gianbeppi Fortis : Nous continuons d’étudier des dossiers en vue de réaliser de nouvelles opérations de croissance externe. Nous avons ouvert une agence en Allemagne. Celle-ci devrait être opérationnelle cet été. C’est un grand projet. Un autre changement important, qui aura lieu officiellement le 18 mai, est notre changement de nom. PC30 devient Solutions 30, 30 étant notre marque et « solutions » sous-entendant nouvelles technologies.
Ce changement s’accompagne de la création d’Energie 30, une filiale destinée au secteur énergétique. Celle-ci va notamment déployer les nouveaux compteurs numériques pour le compte d’ERDF. Nous allons également créer TV30, une 3ème marque consacrée à la télévision numérique. Il n’y a pas mal de choses à faire pour accompagner le passage à la TV numérique.
Qui sont vos clients et donneurs d’ordres ?
Gianbeppi Fortis : A l’origine l’activité se faisait surtout chez les particuliers. Ensuite, il y a eu les petites entreprises et, enfin, à partir de la fin de l’année 2008, les entreprises plus grosses. Cela dit, on retrouve les mêmes interlocuteurs, qu’ils soient à leur domicile ou dans les entreprises. Nous avons également des partenaires grands comptes qui nous font intervenir chez leurs clients. Pratiquement tous les FAI, des constructeurs, des distributeurs et même des grosses SSII, pour lesquelles nous faisons l’assistance au poste de travail. Nous travaillons ainsi avec Orange, HP, Saturn, Capgemini Sogeti. Nous intervenons aussi directement chez des clients importants comme la Société Générale, General Electric, Troc de l’Ile ou Monsieur Dupont.
Vous avez repris l’activité « desktop » de Sogeti en Ile-de-France l’été dernier et la division « dépannage » d’Anovo quelques semaines plus tôt. Que pèsent aujourd’hui les entreprises dans votre chiffre d’affaires ?
Gianbeppi Fortis : La moitié.