De Gamma a obtenu sa sortie du redressement judiciaire qui le paralyse depuis fin août. L’avenir d’Arcole reste encore suspendu au sort d’Ares qui assume les prestations fonctionnelles.

 

Le Tribunal de Commerce semble avoir été convaincu par le plan de continuation que lui a présenté le 17 décembre dernier Jean-Claude Gomes de Miranda, le dirigeant de De Gamma, dont la société est en redressement judiciaire depuis le 18 août 2008. Selon nos informations, De Gamma se serait engagé à rembourser son passif en échelonnant ses remboursements sur une période de dix ans. De Gamma doit en effet encore près de 3 M€ à Ares pour le paiement de son activité édition de progiciels Arcole, rachetée en mars dernier.

 

Cette décision, qui permet à de Gamma de se passer de la tutelle de son administrateur judiciaire, rend furieux les petits actionnaires d’Ares, qui estiment que la vente d’Arcole est entachée d’irrégularités. Selon eux, De Gamma n’a jamais versé un centime à Ares pour le rachat d’Arcole. Le protocole d’accord prévoyait en effet que De Gamma ne verse que 50% du prix de la transaction (environ 6 M€) à la signature, le solde prenant la forme d’un crédit vendeur. Dans le même temps, Ares s’engageait à apporter à De Gamma les neuf douzième du montant de la maintenance annuelle qu’il avait engrangée deux mois plus tôt. Un montant correspondant exactement à la somme due par De Gamma. Ce dernier aurait donc payé sa créance avec l’apport d’Ares.

Cette sortie de la procédure de redressement judiciaire aurait néanmoins du réjouir les équipes Arcole mais l’annonce de la convocation de Dominique Derivery, directeur technique d’Arcole, à un entretien préalable de licenciement – alors que Jean-Claude Gomes de Miranda s’était engagé lors du rachat à n’effectuer aucun licenciement au cours des douze mois suivant la transaction – a immédiatement jeté un froid parmi les salariés. Chacun pressentant que les coupes pourraient ne pas s’arrêter là.

Autre source d’anxiété pour les salariés de De Gamma : le sort que réservera le 21 janvier prochain tribunal de commerce d’Evry au plan de continuation que doit présenter la direction d’Ares. La société de services, en redressement judiciaire depuis le 21 juillet 2007, reste en effet le partenaire exclusif de De Gamma en matière de prestations fonctionnelles liées à Arcole. Cette activité occupe encore plus de 110 personnes chez Ares.

Or ce dernier n’est pas à l’abri d’une mise en liquidation pure et simple compte tenu de l‘ampleur de son passif. Une telle éventualité pourrait entraîner le blocage des progiciels Arcole chez les 450 clients recensés et compliquerait singulièrement la situation de De Gamma. Certains pensent d’ailleurs que, même si Ares survivait à son redressement judiciaire, cette trop forte dépendance de De Gamma vis-à-vis de son partenaire pourrait le conduire à ne pas reconduire son exclusivité sur les prestations fonctionnelles. Jean-Claude Gomes de Miranda n’a pas donné suite à notre demande d’entretien.