Les minoritaires d’Ares viennent de déposer les statuts d’une association chargée de la défense de leurs intérêts. Ils souhaitent obtenir le remplacement de l’actuelle direction et récupérer l’activité Arcole.
Ainsi qu’ils l’avaient annoncé, certains petits porteurs d’Ares viennent de déposer les statuts de l’ADEAM Ares, Association de défense des actionnaires minoritaires d’Ares. Celle-ci est ouverte à tous les actionnaires de la société de services, y compris à ses salariés et aux actionnaires nominatifs, pourvu qu’ils disposent d’au moins une action.
Ce faisant, les fondateurs souhaitent peser sur l’actuelle direction de la SSII et obtenir des éclaircissements sur sa gestion et les facteurs qui ont conduit à la mise en redressement judiciaire avec un passif estimé à environ 90 M€. Ils lui reprochent notamment sa communication financière opaque et certaines opérations litigieuses, comme la vente de son activité progiciels Arcole à De Gamma, la vente d’actifs à prix bradé ou l’utilisation des fonds de la dernière augmentation de capital.
Ils prétendent ainsi avoir la preuve que De Gamma n’a jamais eu les moyens de payer l’acquisition d’Arcole. Ils estiment également avoir été trompés par la direction qui assurait encore lors de la dernière assemblée générale des actionnaires le 18 décembre qu’elle serait en mesure de présenter son plan de continuation et de sortir du redressement judiciaire le 19 janvier à l’issue de la période d’observation. Au lieu de cela, cette dernière a été prolongée de six mois ce qui laisse supposer que la direction n’a pas été capable de s’engager sur la date de présentation de son plan.
Une faible cotisation et des actions rapides
En fixant le coût de la cotisation annuelle à un tarif raisonnable (30 €), l’association espère compter rapidement ses adhérents en centaines voire en milliers. Pour cela, elle compte engager dès la publication de ses statuts au Journal officiel (attendue ces jours-ci), une campagne de communication par le biais de l’AFP et de la presse spécialisée (financière et informatique). Elle souhaite agir vite car, selon ses membres fondateurs, la situation est critique.
Ils jugent en effet que la masse salariale reste encore trop importante par rapport au chiffre d’affaires prévisionnel pour assurer la survie de la société. Sa pérennité est d’autant plus en question que les petits actionnaires disent avoir acquis la conviction que De Gamma a l’intention de rompre son partenariat avec Ares, lequel assure toujours les prestations fonctionnelles autour d’Arcole, ce qui laisserait une centaine de personnes supplémentaires sur le carreau.
La première initiative de l’association sera donc de se réunir très rapidement en assemblée générale pour décider de la stratégie à suivre. Elle pourrait à cette occasion se fixer comme priorités de provoquer le départ de Michel Berjamin, l’actuel PDG, jugé responsable de la situation, et d’engager une procédure, si besoin judiciaire, pour obtenir l’annulation de la vente d’Arcole. Un forum privé, qui permettra à tous les adhérents de communiquer entre eux est d’ores et déjà en cours d’élaboration.
L’ADEAM Ares est joignable à l’adresse suivante : adeam.ares@yahoo.fr