Après s’être fait une place dans les portfolios d’Econocom et de Computacenter, Apple s’implante dans les superstores de Top Office. Sans doute le prélude à d’autres référencements dans la distribution BtoB.


Apple fait son entrée dans l’enseigne Top Office spécialisée dans les fournitures de bureau pour les professionnels. Celle-ci est actuellement en train de déployer une sélection d’une demi-douzaine de références Apple (sans compter les accessoires), allant de l’iPad à l’iMac en passant par le Mac Book Air et le Mac Book pro, dans huit de ses trente-sept superstores. Le reste du réseau suivra en deux vagues successives, de sorte que l’ensemble des magasins disposeront d’un corner Apple d’ici au début de l’année prochaine. Cette offre occupera une place de choix dans l’assortiment informatique de l’enseigne, actuellement constitué d’une vingtaine de configurations.

Pour l’instant, Top Office est le seul fournituriste à relayer l’offre Apple mais on peut imaginer que le constructeur ne va pas s’en tenir là. Plus tôt dans l’année, il a signé des accords de distribution avec deux des principaux revendeurs grands comptes français, à savoir : Econocom et Computacenter. Une succession de référencements à mettre au crédit de la nouvelle équipe commerciale mise en place en septembre 2010 et qui confirme la volonté d’Apple de se faire sa place sur le marché professionnel en se rapprochant des ténors la distribution BtoB.

« A l’évidence, Apple est en train de passer d’une stratégie sélective à une stratégie de volumes, décrypte un bon connaisseur de la marque. Une stratégie qui l’a conduit à développer son linéaire dans la grande distribution (Darty, Boulanger, Carrefour, Leclerc…) mais qui implique également de conquérir les entreprises. Apple est donc en train de mettre en place les canaux qui vont lui permettre d’occuper au mieux le marché professionnel de façon à maintenir à bonne distance des concurrents bien décidés à lui damer le pion ».

Un changement de paradigme qui complique encore un peu plus la tâche du réseau de distribution traditionnel – dont les APR (Apple Premium Resellers) sont les plus fameux représentants – lequel devait déjà composer avec l’ouverture des Apple Stores, les magasins en propre d’Apple.

La Fnac, qui a dit-on représenté jusqu’à un tiers du business Apple France, est sans doute l’enseigne qui a le plus à perdre dans cette course au volume. Déjà très affectée par les ouvertures des Apple Stores et les ventes le site marchand d’Apple, elle risque en plus de voir filer sa clientèle professionnelle vers d’autres horizons. Mais elle n’est pas la seule à risquer gros. Même les opérateurs seraient sur le point de voir leur monopole sur les ventes d’iPhone leur échapper.

Ironie de l’histoire, à mesure qu’Apple ouvre de nouveaux canaux de distribution, ses sempiternels problèmes de disponibilité s’exacerbent. « Notre problème à tous, c’est l’approvisionnement », confie un revendeur. Les nouveaux points de vente ouvrent plus vite que la production n’augmente. Autre problème pointé par ce partenaire : la concurrence entre les différents canaux, qui pèse sur les marges…