Après sept jours de grève, les salariés de Nortel ont menacé de faire sauter leur siège de Châteaufort. Un coup médiatique qui a relancé les négociations et mobilisé les politiques.

 

Il aura fallu que les salariés de Nortel menacent de faire sauter le siège de Châteaufort pour que la situation se débloque tout à coup au 9ème jour de grève. Il faut dire qu’il s’agit d’une première dans son genre. Jusqu’ici ce type de menaces émanait plutôt d’ouvriers en colère, non de cadres considérés comme des « êtres responsables ». C’est semble-t-il le week-end prolongé de l’administrateur qui a provoqué la colère des salariés.

 

« Samedi, nous avions rendez-vous avec l’administrateur Franck Michel pour avancer sur les sources de cash en France, mais il ne s’est pas présenté et il est parti pour un long week end… pendant ce temps à Châteaufort la grève continuait sans interruption », explique le collectif des salariés.

 

Ce coup médiatique – il se dit que les bonbonnes de gaz destinées à faire « sauter » le siège de la société étaient vides – a donc eu l’effet escompté : une forte couverture de la presse nationale, une réunion de négociation avec l’administrateur et avec Alan Bloom d’Ernst & Young (le liquidateur des filiales européennes désigné par le tribunal de Londres), une rencontre à Gif-sur-Yvette avec la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,Valérie Pécresse ainsi qu’une visite annoncée du ministre de l’Industrie Christian Estrosi sur le site.

 

Même la direction française de Nortel, silencieuse jusqu’à ce jour, a publié un communiqué évoquant des avancées positives dans les négociations en précisant toutefois que « l’équipe de sécurité restait vigilante sur l’évolution de la situation ».

 

De son côté le collectif demande aux salariés de bien accueillir les équipes d’Ernst & Young déléguées à Chateaufort pour aider à clarifier la trésorerie. « Ils vont travailler pour notre IAD », rappelle-t-il sur son site. Les syndicats quant à eux pointent une certaine prise de conscience syndicale chez les cadres.