A la demande de la direction générale des entreprises (DGE), qui pilote le volet économique de la stratégie nationale pour l’IA, du Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) et du syndicat professionnel Tech’in France, le cabinet Atawao a réalisé l’étude « Intelligence artificielle – Etat de l’art et perspectives pour la France ». Cette étude a été présentée lors du rendez-vous du Pipame (Pôle interministériel de prospective et d’anticipation des mutations économiques) « Tirer pleinement profit du potentiel de l’intelligence artificielle en France », organisé ce mardi 19 février à Bercy.

Destiné à enrichir la réflexion globale des pouvoirs publics et des professionnels sur le développement de l’IA, ce rapport propose un classement et une analyse des 14 secteurs économiques français potentiellement les plus impactés par l’IA : administrations publiques, services financiers, agriculture, services juridiques, sécurité des biens et des personnes, commerce de détail, professions libérales et services professionnels, télécommunications, loisirs et médias, santé, industrie, transport et mobilité ainsi qu’énergie et environnement. Les auteurs se sont particulièrement penchés sur quatre secteurs : santé, mobilité, énergie/environnement et industrie.

Le secteur de la santé est l’un des plus dynamiques en matière d’IA, notamment dans le domaine de la médecine préventive ou du diagnostic médical. L’étude recommande de créer des zones d’expérimentation à l’échelle d’un hôpital ou d’un réseau de soins, et met l’accent sur la nécessité d’accéder à d’importants volumes de données de qualité pour permettre l’innovation. Le gouvernement, qui a déjà lancé le Health Data Hub en octobre 2018 (un dispositif de partage entre producteurs et utilisateurs de données de santé) souhaite faire de la France un des leaders mondiaux du secteur.

Le secteur de la mobilité bénéficie également des apports de l’IA, notamment dans le domaine de la conduite autonome. Plusieurs freins à son développement ont été identifiés. Pour les lever, le rapport préconise la création de zones d’expérimentation à l’échelle d’une ville ou d’une autoroute ou encore d’une zone montagneuse.

Les secteurs de l’énergie et de l’environnement s’appuient déjà sur l’IA pour le pilotage des réseaux électriques intelligents, les stratégies d’efficacité énergétique ou encore l’anticipation des chocs liés au changement climatique. L’Hexagone qui dispose d’atouts grâce à la présence sur son territoire de groupes mondiaux, de PME et de startups innovantes dans ce domaine doit à présent stimuler la production de données environnementales notamment chez les industriels estime Atawao.

Enfin, le secteur industriel peut offrir des débouchés à des startups ou des PME françaises, notamment dans le contrôle qualité ou la maintenance prédictive.

Selon les auteurs du rapport, ces quatre secteurs et celui de la sécurité des personnes et des biens peuvent faire l’objet d’une stratégie de leadership mondial à condition que la France encourage le développement de l’IA, notamment en favorisant la création de jeux massifs de données et en facilitant l’accès à ces derniers aux acteurs économiques, et en soutenant le développement d’expertises nationales en intelligence artificielle. Sont notamment préconisés la création d’un marché protégé pour les startups afin de favoriser l’émergence de sociétés viables économiquement et l’encouragement des projets centrés sur les assistants intelligents, dans le but d’accompagner les besoins quotidiens du grand public.