L’éditeur de solutions de migration en environnement Windows vient d’obtenir le statut de Jeune entreprise innovante. Nous avons rencontré son directeur, Serge Soulet.

 

Channelnews : Quel est le credo de Refresh IT ?

 

Serge Soulet : Nous sommes spécialisés dans les produits et les projets de migration. Nous avons développé plusieurs plates-formes de services et briques logicielles : Refresh Messaging – qui comme son nom l’indique permet la migration des messageries – et Refresh for PC qui automatise le process de migration sans perturber le poste de travail. Nous réalisons notamment la migration d’OS, la mise à jour d’inventaires et d’annuaires, le transfert de compétences et d’informations etc. Nous proposons également Refresh IT Distributor, une solution qui permet la télédistribution de logiciels « peer to peer » afin d’économiser de la bande passante.

Quels sont vos clients ?

 

Serge Soulet : Les grands comptes, car nous ne proposons pas du « plug and play ». Nos tâches nécessitent au contraire des ressources humaines, ce qui a un coût. Refresh Messaging s’adresse donc aux entreprises comptabilisant au moins 2.000 boîtes de messagerie tandis qu’il faut au moins 5.000 postes de travail pour rentabiliser Refresh for PC. En dessous la migration manuelle est plus compétitive. Cependant, nous envisageons de nous adresser prochainement à des comptes plus petits.

Quel est votre mode de distribution ?

 

Serge Soulet : Nous réalisons la solution de migration en interne. Toutefois il y a généralement de l’intégration et de l’infogérance derrière ces projets. Nous nous appuyons donc sur des intégrateurs et des sociétés de service qui interviennent en amont, voire en aval, s’il s’agit par exemple de construire une nouvelle messagerie. Certaines SSII prennent elles-mêmes en charge le déploiement de la migration.

Quel est votre chiffre d’affaires et quels sont vos effectifs ?

 

Serge Soulet : Nous avons réalisé 1,2 million d’euros de chiffre d’affaires en 2007, après un an d’existence, et nous devrions atteindre 1,7 million cette année, ce qui est phase avec nos objectifs. Nous occupons aujourd’hui 16 salariés. Toutefois nous sommes en recrutement permanent. Nous recherchons des moutons à 12 pattes, ayant des connaissances dans pas mal de domaines. Ce qui n’est pas facile. D’autre part, la formation à nos produits exige 5 à 6 mois de formation, ce qui décourage certains candidats.

Vous venez de décrocher le statut de jeune entreprise innovante. De quoi s’agit-il ?

 

Serge Soulet : Il s’agit d’un statut accordé par l’administration fiscale après validation de la Direction générale de la recherche et de l’innovation du ministère délégué à la recherche qui nous permet de ne plus payer d’impôts pendant 2 ans et de voir nos charges URSSAF sur la R&D réduites pendant 8 ans. Nous avons cependant l’obligation d’investir 15 % de ces charges en R&D, ce qui est très difficile pour une structure de 15 personnes ayant du mal à recruter.

Envisagez-vous de quitter Rennes comme d’autres startups qui ont rejoint la région parisienne ?

 

Serge Soulet : Non. Au contraire, nous avons demandé à rester une 3ème année en pépinière d’entreprise sur Rennes Atalante, ce qui nous a été accordé. Il est un peu tôt de changer de locaux lorsqu’on se met à produire. En 2007 nous avons obtenu le soutien de la région, de Rennes Métropole et d’Oseo-Anvar. Nous avons toutes les raisons de rester fidèle à la région rennaise. Nous avons toutefois ouvert un bureau avec un commercial à Paris.

Quels sont vos projets ?

 

Serge Soulet : Nous allons lancer un 4ème produit en 2009, afin de maintenir en condition opérationnelle les parcs de PC en mauvais état sur le plan du logiciel ou des ressources. Refresh PC permettra notamment d’étudier l’état d’un poste et de déclencher un processus d’alerte si nécessaire. Nous prévoyons également l’agrandissement de nos locaux parisiens afin d’embaucher localement les spécialistes que nous ne trouvons pas sur Rennes. D’autre part nous souhaitons nous développer à l’international en ouvrant un bureau en Allemagne, aux Pays-Bas ou en Belgique. Nous avons d’ailleurs demandé à un laboratoire belge de tester nos produits. Nous croyons que la Belgique, qui abrite le siège de nombreuses multinationales, est un marché intéressant. D’une certaine manière, nous travaillons déjà à l’international puisque nous avons parmi nos clients une entreprise ayant des postes de travail dispersés un peu partout dans le monde, notamment en Roumanie, en Inde et en Belgique justement.