Pour endiguer l’hémorragie de ses clients, SFR a fait fort. L’opérateur a en effet acheté très cher (entre 350 et 370 millions d’euros) les droits de la ligue des champions au nez et à la barbe de Canal+ et de BeIn Sports. C’est quasiment le double de ce qui a été déboursé en 2014. Ce coût astronomique ne va pas améliorer le taux d’endettement qui représentait au premier trimestre quatre fois l’EBITDA ajusté (au lieu de 3,8 fois un an auparavant), lequel a il est vrai a baissé de 3,6% à 820 millions d’euros. Il va également peser sur les bénéfices qui ont reculé pour s’établir à 334 millions d’euros contre 421 millions d’euros au premier trimestre 2016.

La baisse est d’autant plus sensible que le chiffre d’affaires a quant à lui grimpé de 5,1% pour atteindre 2,71 milliards d’euros. Cette progression doit toutefois être relativisée dans la mesure où les 123 millions d’euros de l’activité média ont été intégrés au chiffre d’affaires, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Avec l’acquisition des droits de la ligue des champions, l’opérateur espère regonfler les abonnés au fixe, dont le nombre a baissé de 213.000 en un an (de 34.000 séquentiellement) pour atteindre 6,08 millions au premier trimestre. SFR table également sur le déploiement du très haut débit (fibre et câble) pour inverser la tendance.

L’opérateur a par ailleurs perdu en un an 351.000 clients mobiles (111.000 depuis la fin de l’année dernière). Il est vrai qu’il s’agit en grande partie d’utilisateurs de cartes pré-payées puisque SFR revendique 68.000 nouveaux abonnés. Lesquels devraient améliorer la rentabilité du segment et ce même si l’arrivée de nouveaux abonnements avec volume de data illimité aura un impact négatif sur l’Arpu.

Pour améliorer ses résultats, la filiale d’Altice poursuit sa restructuration. Normalement, 5.000 personnes, soit un tiers des effectifs, auront quitté l’entreprise d’ici 2019 permettant ainsi d’économiser 500.000 euros. « C’est comme si SFR payait des footballeurs à la place de payer des salariés », a résumé à nos confrères duMonde un analyste taquin.