Le plan France Très Haut Débit (FTHD) n’échappe pas aux coupes budgétaires de 10 milliards d’euros voulues par le gouvernement pour limiter le déficit public en 2024. D’après le décret publié jeudi dernier, Bercy a rayé d’un coup de crayon 38 millions de crédit d’engagement sur les 96 millions qui étaient prévus ainsi de que 117 millions de crédits de paiement, soit au total 155 M€ de dotations en moins.
Le choix a suscité la consternation des acteurs de la filière qui déplorent l’absence de concertation préalable et le manque d’information sur les impacts détaillés de cette décision sur les différents volets du plan.
« À l’ampleur de cette coupe budgétaire non anticipée s’ajoute donc une incertitude sur le cadre financier qui sera le nôtre sur l’année 2024 », écrivent dans une lettre ouverte au ministre de l’économie Bruno Le Maire les membres de l’Avicca (collectivités impliquées dans le numérique), de la Fédération française des télécoms (lobby des opérateurs) et d’Infranum (industriels de la fibre).
« En second lieu, sur le fond, cette décision ne nous semble pas compatible avec l’objectif, fixé par le Président de la République, d’une généralisation de la fibre optique à fin 2025 », alertent-ils.
Infranum estime dans un communiqué que 20% des crédits qui étaient dus aux collectivités locales cette année ne seront finalement pas versés avant au mieux l’année prochaine, faisant peser le « risque d’exclure du Très Haut Débit des centaines de milliers de foyers, soit des millions de français ».
Avant même ces coupes budgétaires l’objectif de la généralisation de la fibre en 2025 semblait déjà un vœu pieu. En novembre dernier, le gouvernement avait négocié un nouvel accord avec Orange pour essayer de donner un coup de collier à la finalisation du chantier. Son « manque d’ambition » avait été critiqué par l’association de défense des consommateurs UFC Que choisir.